mercredi 30 décembre 2009

Une rencontre

Atelier du 17/12/2009
Écrire une rencontre, avec les constantes suivantes:
- personnages: boitillant - chic- chapeau à plume - roux, la peau claire, élancé - petit, gros
- lieux: la Fontaine des 3 Grâces - le 3ème arbre après le banc
- environnement:odeur sucrée - pain d'épices


La petite annonce disait: "12h pile - au pied du troisième arbre après le banc".
Elsa craignait de ne pas le trouver ce banc, pour commencer!
Alors elle était arrivée très en avance et avait finalement bien vite repéré les lieux : le banc était remarquable car il portait la marque de l'évènement : une pile de chapeaux.
D'un bref regard oblique elle avait compris qu'il n'y avait encore personne au rendez-vous.
Ayant presque une heure à occuper avant le rendez-vous, elle alla se promener un peu plus loin sur la magnifique et réputée Place de l'Oeuf.
Elle se sentait belle. Depuis longtemps elle savait lire dans le regard de ceux qui la croisaient que le mot "chic" prenait tout son sens en ce qui la concernait.
L'hiver les odeurs se propagent étonnamment. C'est dans les effluves du pain d'épices, exhalées d'une boulangerie voisine qu'elle l'aperçu, et cet arôme sucré lui rappellerait à jamais ce jour précis du 17 décembre 2009.
Elle fut étonnée de se sentir si émue car il ne correspondait pas aux canons qui la touchaient habituellement chez un homme. Est-ce l'exubérance de son chapeau à plume? Est-ce parce qu'il était aussi petit et gros qu'elle était élancée? Est-ce parce qu'il avait comme elle une toison rousse et la peau claire?
Quelle qu'en soit la raison, le coup de foudre eut lieu.
Elle se dirigea droit sur lui.
L'émotion, l'accélération des battements de son coeur la faisaient boitiller.
Il la regardait se rapprocher comme s'il n'était venu là que pour elle.
Ils savaient tous les deux qu'ils n'iraient finalement pas au grand rassemblement du groupe "Dis-moi quel chapeau tu portes je te dirais qui tu es".
Ils avaient, sans s'être encore parlé, l'intime conviction que leur rendez-vous était là, devant la Fontaine des 3 Grâces.
Le destin les avait enfin réunis et le monde autour n'avait pour un instant plus aucune importance.
Elle s'arrêta face à lui. Tous deux rougissants ils tendirent leurs mains et restèrent ainsi pour fixer à jamais dans leur mémoire la magie de cet amour soudain, ou comme si la flamme risquait de s'éteindre au moindre mouvement.
Dans ce moment de pure poésie, la neige commença à tomber. De minuscules flocons recouvrirent petit à petit la douceur des plumes.
Elsa et Igor le prient comme un bon augure, comme si le ciel voulait les rassurer en les enveloppant ainsi de mille cristaux éternels et fugaces.
Leurs doigts se nouèrent, leurs yeux se détachèrent, et ils quittèrent la place.

lundi 7 décembre 2009

Rêve diurne

Atelier du 03/12/2009
Un tableau de visualisation représente tous les rêves diurnes.
Choisir un ou plusieurs et introduire dans le récit la relation que le personnage entretient avec son ou ses rêves.



Papa et Maman parlent encore. la voiture roule toujours mais je vois bien que nous sommes à présent dans les Alpes.
Combien de temps ai-je été absent?
Il ne me reste encore rien de ce que je vois quand mon esprit quitte mon corps.
Ce que je ressens surtout c'est le retour.
Un jour, j'écrirai là dessus.
Quand je serai grand j'inventerai une histoire sur des gens qui vivent une belle vie parallèle uniquement avec leur esprit, leur corps restant dans la réalité commune.
J'aime ça.
De toute façon, je n'ai rien d'autre à faire la plupart du temps.
Je suis fils unique. Mes parents se parlent sans arrêt sans s'occuper de moi.
Alors je décroche mon esprit.
Je le laisse faire sa vie.
Au début, je l'envoyais sur l'épaule de Maman.
Découvrir ainsi le vrai bleu des yeux de Papa, puisqu'elle il la regarde en face.
Je m'ennuie derrière ou à côté d'eux.
Alors que c'est tellement drôle de les épier depuis un coin du plafond.
Je sais pas combien de temps ça dure mais c'est tellement bon.
Parfois, j'ai l'impression de rêver tout éveillé.
Mais non. Je suis sûr que mon esprit quitte vraiment ma tête.
Parce que je le sens quand il revient.
Je sens que le vide se rempli.
Qu'il se raccroche à moi, qu'il se rebranche.
Mais maintenant il faut que je le dompte.
Il faut que j'arrive à ce qu'il me raconte ce qu'il voit ou ce qu'il entend.
C'est le rêve ça! Pouvoir savoir ce qui se passe, ce qu'il se dit ailleurs.
C'est encore mieux que Superman ça! Passqu'on ne risque pas sa peau en fait.
On a juste à s'asseoir à l'abri et à laisser son esprit visiter les plus beaux endroits au monde, entendre les plus belles musiques.
Et au retour, il est toujours temps de manger les bons gâteaux du goûter.

Rêve nocturne

Atelier du 03/12/2009
Le personnage fait un rêve nocturne...
Il peut le raconter à son réveil...
le personne à qui il le raconte peut l'interprêter.



Cher Journal,
Voilà longtemps que je ne t'ai pas écrit.
Cela faisait un moment que je n'avais pas rêvé.
Et ce matin, je le suis réveillée emplie de sérénité et de joie.
Mon rêve était si vif en mémoire, que j'ai sauté dans le tiroir de ma table de nuit... et nous revoilà face à face, avec juste mon crayon entre nous... et notre intimité d'autrefois se renoue instantanément;
Vite, je te le raconte de peur qu'il ne s'efface.
C'est drôle parce que je ressentais ce que je vivais dans ce rêve, tout en me voyant au début comme un narrateur extérieur.
J'étais donc vêtue de couleurs chatoyantes. Vêtements amples animés par le vent. Libre de mes mouvements.
je me promenais. Mais ma balade se passait à quelques dizaines de mètres au dessus du sol, là où l'on peut croiser le radeau des cimes. mes pieds nus frôlaient le sommet des arbres, et entre les arbres des fils tendus se prêtaient à mes exploits de funambule.
Je savourais le spectacle. les yeux grands ouverts, chaque sens en extrême émoi, je profitais du point de vue pour admirer l'horizon. La nature vue de là haut m'offrait un spectacle inconnu qui m'inspirait des haïkus:
Napperons brodés de nuages
Posés sur les cimes
Invitant au repos
Les oiseaux, intrigués par le visiteur inhabituel que j'étais, voletaient autour de moi avant de venir se nicher dans mes larges manches :
Palettes de mille couleurs
leur plumles chatouillent mes yeux
Ah les drôles d'oiseaux !
Et leurs chants formaient une douce harmonie qui allégeait encore mes pas. Je flottais presque, en apesanteur.
Je me sentais partie intégrante dans cette nature.
Je la découvrais si accueillante.
Je ne suis pas sûre, à vrai dire, que toutes ces espèces d'oiseaux existent vraiment. Chacun était unique.
Et bientôt, attirés par la mélodie de mes compagnons, les petits habitants quadrupèdes des leiux se joignirent à notre équipée.
Mulots au museau en trompette,
Souris à pume rousse,
Lémures triple queues... tous nous suivaient, chacun semblant parler sa propre langue et tous semblant se comprendre.
Soudain, la forêt s'arrêtait.
Alors qu'un pas plus tôt j'étais comme au sommet d'un monument, le pas suivant nous invitait dans une clairière.
Une clairière digne de la forêt de Brocéliande,avec son point d'eau, sa licorne et ses petits êtres féériques.
Tous ces animaux, tous ces êtres vivants et moi même nous sommes assis.
Au début, les lieusx apportaient au sons beaucoup d'ampleur.
Mais petit à petit tous se sont tus.
Le silence est devenu la musique de notre union onirique.
J'étais ébahie, toujours très disponbile à ne pas en perdre une once, mais je ne me rendais pas compte que la clairière se dépeuplait.
Au bout d'un instant je mle suis retrouvée seule.
Alors je me suis approchée de l'eau, j'ai joué avec du bout des doigts.
J'étais nue à présent.
J'ai pénétré dans l'onde avec lenteur,
jusqu'à être totalement immergée.
Et le rideau liquide a fini par s'écarter pour me laisser découvrir.. ma chambre.
J'ai vu mon lit défait et je m'y suis couchée, en positon fœtale... jusqu'à ce que le réveil sonne.

Tu comprends que je me sente si sereine?
J'ai l'impression d'être née ce matin, sans douleur, sans angoisse, partie intégrante du monde qui m'entoure.

vendredi 27 novembre 2009

L'écriture #2

Atelier du 26/11/2009
D'après des phrases tirées d'un article du Journal des Psychologues "L'intime de l'écriture".
En choisir une et s'exprimer.
la phrase : "Quand on publie on se livre".

Quand on publie on se livre
Quand on a créé une oeuvre artistique et qu'on sort cette oeuvre de  l'endroit où elle est née, on se livre déjà.
Alors oui, je vous l'accorde, le regard de nos proches, le jugement de nos amis, le silence de nos camarades de l'atelier d'écriture est souvent plus indulgent que ce que l'on peut imaginer de la part d'un public d'inconnus ou de critiques littéraires fourbus, pour certains, à l'exercice de la démolition à coup de boulets verbaux.
Mais on se livre déjà, et on publie déjà, on s'expose.
Oui, définitivement lorsqu'on se livre on publie,
(c'est drôle ce lapsus... je le laisse car c'est aussi ça que je veux dire)
Nous sommes les mots que nous écrivons.
Nous ne sommes pas les personnages que nous mettons en  mots, nous ne ressentons pas les émotions que nous mettons en phrases, nous ne vivons ni n'avons vécu les histoires que nous mettons en livres.. mais le choix des mots, la synthaxe des phrases et le rythme des histoires nous représentent.
Ce qu'on appelle le "style" d'un écrivain, c'est bien ça - c'est ce que cet écrivain nous livre de lui même et qui rend son oeuvre singulière.
L'important, pour moi, dans cette citation, n'est pas dans "publier" mais bien dans "se livrer"... publier est une des formes, propre à l'écriture, d'exposition de l'art, mais finalement publier, exposer, donner une représentation théatrale ou de danse, donner un concert... c'est se livrer.

....
et même le choix que l'on peut faire de ne pas tout livrer, la censure que l'on s'inflige ou la pudeur que l'on se préserve... sont révélateurs de soi...

samedi 14 novembre 2009

Haïku #4

Atelier du 12/11/2009

Partout il sautille
et traverse sans ombre
Écureuil malin

Haïku #3

Atelier du 12/11/2009

Fragile et mutine
Emportée dans un seul souffle
Oh, une feuille d'automne

Une lettre

Atelier du 12/11/2009
A la première personne.
Dont l'émotion principale doit pouvoir être facilement décelée. - La Colère

Ernest,

Je désespère de réfréner le tremblement dema main tant l'émotion m'étreint.
Comment avez-vous pu?
Quelle motivation avez-vous puisé pour me trahir de cette façon?
Qu'est-ce qui vous permet de me trahir ainsi?
Depuis dix ans que nous nous connaissons je vous ai soutenu sans faille. J'ai toujours oeuvré malgré les situations parfois tendues pour que votre fille et vous même gardiez le contact.
Lorsqu'elle n'en pouvait plus, chaque fois qu'elle a été au bord de la rupture je lui ai fait comprendre qu'elle n'avait qu'un père, j'ai plaidé votre cause, je vous ai trouvé des circonstances atténuantes... et maintenant ça?
Toute cette énergie passée à garder autour de vous une famille fragile mais présente, pour que vous osiez me prêter de tels propos?
Quelle déception, de m'imaginer à présent que pendant ces années vous aviez tant d'arrière pensées. De savoir que vous avez cautionné les intentions injurieuses circulant à mon sujet lors de notre mariage!
Moi, Intéressé? Moi, je n'aurais épousé votre fille que pour le confort matériel que je pouvais en tirer, parce que je prenais de l'âge et craignais la solitude?
Je ne sais même plus si la douleur que vous m'infligez caut l'encre utilisée pour vous écrire.
Mais je ne saurais être de ceux qui gardent et cachent de telles émotions.
Vous m'avez blessé.
Sachez que vous n'aurez désormais plus d'allié dans cette partie de la famille.
Je ne m'opposerai pas à ce que vous voyiez vos petits-enfants mais cela se fera dorénavant en dehors de ma présence.
Si un jour je parviens à vous pardonner, vous le saurez.
Votre gendre, Mickaël.

vendredi 6 novembre 2009

Le Sacré

Atelier du 05/11/2009
Écrire une page en relatant un fait quotidien simple, banal.
L'élever jusqu'à une dimension sacrée (grace, respect, subtilité d'un plaisir, beauté d'une scène, spirituel dans le matériel)


La partition des saisons rythme le goût de cet hommage ancestral qu'elle a plaisir à rendre à la nature.
Elle est femme, elle est mère. Elle se bat encore contre les échos de son enfance, mais sans se l'avouer, elle sert également, par la répétition de ces gestes savoureux, son propre état de fille.
De figue en pomme, de cerise en azerole, elle sublime les fruits. Elle les transporte vers un pérennité qui permettra à chacun de déguster leur simple bienveillance à des époques inattendues ou en des lieux inespérés.
Ceux qui ont le plaisir de pouvoir assister à tout le processus perçoivent aisément l'importance du rituel. Le soin qu'elle apporte à n'écarter aucun fruit car chaque stade de murissement apporte sa nuance de saveur. La douceur avec laquelle elle les prépare comme si cela pouvait changer toute la consistance. La concentration avec laquelle elle surveille la cuisson dont chaque minute est essentielle. l'assurance avec laquelle elle met en pot et stérilise le précieux liquide afin qu'il se conserve plus longtemps.
Malgré la fatigue de la station debout,
malgré la chaleur de la marmite bouillonnante,
tout son être rayonne lorsqu'on peut venir partager dans un coin de sa cuisine, au creux d'une cuillère ou sur un bout de pain fraisz, la gourmandise de ses confitures.

Description #2

Atelier du 05/11/2009
Décrire un personnage en partant de ses gestes, de ses postures physiques.
Construire un portrait à partir d'un geste significatif.


De nombreuses fois j'avais croisé cette petite femme, mal fagotée, boitant dans les rues de notre ville.
A chaque fois, il m'avait semblé qu'elle parlait seule.
Le monde extérieur lui était étranger.
Jusqu'au jour où je l'ai vue s'arrêter devant une borne d'incendie, la toiser, l'interpeller, la menacer du doigt et du verbe.
J'ai sentit que ce banal élément de décor urbain représentait tous les fantômes de sa vie, ses déceptions, ses faiblesses, ses batailles.
La lutte paraissait la rendre plus grande, plus assurée, comme si elle s'y était préparée et qu'enfin la confrontation avait lieu pour soulager sa peine.
Nul autre qu'elle n'avait sa place dans la querelle.
Par discrétion je ne saurai jamais qui a obtenu gain de cause.

Souvenir #1

Atelier du 29/10/09
Se souvenir d'un ou plusieurs instants simples.
(inspiré du Journal de Kafka)

par deux fois je m'y suis reprise pour atteindre cette caisse.
J'avais oublié d'abord de peser mes clémentines au milieu du magasin, et ensuite de choisir quelques friandises de nouveau de ce côté là...juste en face de la caisse.
La caissière semblait désoeuvrée.
Le voyant au dessus d'elle éclairait le mot "fermé", alors je m'apprêtais sagement à patienter devant le tapis roulant de sa voisine.
Saisie d'un doute je lui posais tout de même la question et prenais ainsi connaissance de ma méprise : "Allumé voulait dire "En service"... c'est lorsque le mot "Fermé" était éteint... que c'était fermé !
Pour lui montrer que mon choix de sa voisine n'avait rien de personnel, je saisi mes sacs et fit quelques pas pour les reposer sur le tapis devant elle.
Un bref échange, finalement peu lumineux, et l'humeur était subitement devenue joyeuse, et cette joie avait rayonné si bien que rapidement 2 personnes attendaient après moi.
Toute à la plaisanterie, alors que je voulais initialement faire mes quelques courses en hate, je me retrouvais à savourer tellement ce moment de sympathie spontanée que je restais là jusqu'après le départ de celle qui m'avait succédé.
Quand j'y réfléchi... j'ai toujours peur de vexer la caissière que je ne choisi pas; et je mets toujours un point d'honneur à faire sourire cette que le hasard m'a fait choisir.

Infinitif

Atelier du 29/10/2009
Écrire avec des verbes à l'infinitif : se souvenir - aimer - partir - revenir - écouter

Écouter son cœur. Aimer à corps perdu.
Partir.
Partir sur une idée, puis revenir, fort du goût de la liberté.
Et toujours... se souvenir de la douceur des instants pleinement vécus.



Se souvenir du bonheur,
ne plus aimer un souvenir...
Partir avec d'autres armes
pour revenir à ses envies...
Et écouter son cœur, ses propres choix, ses espoirs intimes.

samedi 24 octobre 2009

Haïku #2

seule. Le 22/10/09

Palpable dans les mots
et les signes ténus
l'amitié nous porte.

Musique

Atelier d'écriture du 22/10/2009
Après écoute d'une musique, écrire à l'inspiration.

Assise sur la terrasse. Dans mon dos la famille endormie.
Fourbue de cette nuit d'insomnie. Fatiguée mais sereine. Heureuse d'avoir profité du calme et de la douceur de l'été pour creuser certaines idées, approfondir quelques envies créatives qui me houspillaient depuis longtemps.
Maintenant... j'attends le lever du jour.
Après avoir joué quelques heures de mes échevettes de soie, je suis impatiente de voir apparaitre le fil ténu du soleil pointant derrière la proche pinède.
Le voici. Quelle récompense! cette palette embrasée offerte aux êtres éveillés.
Et soudain, dans la sombre lumière de l'aube, ce sont toutes les espèces animales et végétales qui semble entendre cet appel à la conscience.
D'abord les insectes. Si vifs.
M'étant assise à même le sol, au pied des marches, je peux aisément les observer sans troubler leur labeur matinal.
Fourmis, doryphores, cloportes.
leur journée servile au bénéfice de l'espèce est déjà entamée.
Ils apparaissent et disparaissent. Fugaces;
l'astre se réchauffe doucement. Le jour s'affirme. Rouge et jaune se relayent. Les arbres s'installent dans leur frondaison plus vive.
Et derrière moi,la maison dort toujours.
Le chant timide du rouge-gorge succède à la mélopée du rossignol.
Les libellules viennent boire à la rosée des fleurs.
Les passereaux volent très bas et mon regard se rassasie de leur ballet;
Est-ce leur façon de taquiner les bosquets qui réveille peu à peu les fleurs?
un pétale après l'autre, œillets et pâquerettes s'étirent.
Tel un ensemble bien orchestré, selon une chorégraphie d'ordre divin, la nature entière s'épanouit... et de petits pas, légers et malhabiles, descendent l'escalier... des bras engourdis de sommeil étreignent mon cou... une brassée de cheveux glisse sur mon épaule... un baiser se pose sur ma joue. Ma fille devient le centre de mon attention.

dimanche 18 octobre 2009

Haïku #1

écrit seule, après qu'il m'ait trotté à la tête toute une journée.


Elle glisse de l'arbre,
Rousse et mutine..
Feuille ou écureuil?

L'écriture

15/10/2009 - Contrainte :écrire un texte concis, sur le thème de l'écriture

Les questions se posent un jour. Qu'ai-je envie d'écrire? Pour qui? Pour moi ou pour les autres? Pour satisfaire un besoin? Ou les espérances de quelqu'un? Est-ce moi? Est-ce une part de moi qui écrit? Suis-je prête de nouveau?
La fiction me rattrape, je cours derrière le vrai.
J'écris en puisant de moi. Brodant avec les fils du vécu. Pour ne pas oublier les chansons qui se fredonnent au creux de mes jours.
Avec mon cœur. Avec son rythme. Avec ma vie.
J'écris l'inénarrable. Je raconte l'inimaginable.
J'écris pour eux. Ma source. Je veux le faire au nom de l'enfant que j'étais. Ce nom qui m'a construite. Encouragée.
A présent je laisse lire. Timidement volontaire.
Pour la douceur câline des compliments.
Pour la fraicheur épicée des critiques.
ET un carnet longtemps resté à l'abandon se remet à exister, à explorer. A exprimer.
Et l'écriture, petit à petit, redevient ma respiration.

jeudi 8 octobre 2009

Attente Méditative

Atelier du 8 octobre 2009.
La contrainte : Description d'un état intérieur d'attente méditative avec très peu d'action.


Plus qu'une heure. la dernière heure rien que pour moi ce soir.
Mon heure préférée, celle où l'on me laisse seule, où l'on respecte mon besoin de concentration.
Il me faut bien cette heure pour évacuer mes états d'âme, pour faire place nette dans le quotidien et me focaliser sur le spectacle à venir.
Respirer.
Cette boule dans mon ventre, ce trac que je ressens malgré de nombreuses heures de représentation, cette peur en fait il faut que je la dompte.
Silence dedans et les petits bruits sourds du dehors pour m'aider à prendre la distance.
J'aime vivre ce moment dans une semi-pénombre qui laissera bientôt place aux ampoules vives de la scène.
J'en profite pour me la remémorer lentement cette scène, la maîtriser, en visiter dans l'esprit chaque recoin et le l'approprier afin de m'y sentir en sécurité.
Respirer.
Doucement sentir l'air pénétrer mes poumons, l'habituer à prendre la place limitée par le costume. le visualiser cet air souverain qui portera bientôt ma voix jusqu'au dernier rang des spectateurs.
M'éloigner progressivement de moi-même. Investir les sinuosités de sa vie à elle. cela aussi me permet de distancer ma peur, car finalement ce ne sera pas moi que je mettrai en danger.
Comme je le redoute cet instant fugace des premiers pas à découvert! cette fraction d'éternité pour laquelle je mobilise tant d'énergie!
Petit à petit, les bruits autour se font plus présents.
Je sens que d'un instant à l'autre le metteur en scène viendra me faire signe et vérifier que je suis prête.
Respirer.
Ne pas laisser l'appréhension me paralyser.
je le connais le bonheur d'être sur scène, faut-il tant redouter de trébucher?
Je l'aime aussi cette angoisse, comme si elle était à présent le gage que tout se passerait bien, comme si sans elle je risquais de ne pas être assez prête à me donner.
car finalement il s'agit bien de cela : dans quelques minutes je vais laisser mon corps entre les mots de la Reine d'Espagne, je ne vais plus m'appartenir, je serais comme somnanbule au service du texte de Victor Hugo.
Et cela, je ne peux le faire si je ne vis pas d'abord cette heure en moi.

OULIPO - Homosyntaxis

Atelier du 8 octobre 2009.
La contrainte Oulipienne: homosyntaxisme = respecter une chaine de syntaxe...
sachant que V=Verbe, A=Adjectif et S=Substantif
et la chaine : VVSSSSASSVVSSSVSVAVVVVVSASSSSA



Laissez s'écrire les phrases : verbes, adjectifs, substantifs... emportés par votre imagination et votre verve. Vous verrez poindre sous votre plume des histoires, des contes, qui enchanteront les enfants, les laisseront émerveillés d'entendre chanter, roucouler, ronronner, chuchoter vos mots porteurs de poèmes, comptines, historiettes ou berceuses envoutantes.

Scenario libre

01/10/2009
Se dicter son propre scénario :
Charles se promène pour prendre des photos
Il rentre chez lui insatisfait
Il développe quand même les photos
Témoin malgré lui.
Scénario choisi car je m’étais fixé une contrainte en arrivant ce jour là : utiliser l’expression « lanterne inactinique » apprise le matin même.

Chaque année, pour fêter son anniversaire, Charles a pour habitude de s’offrir une journée de promenade.
Une journée à passer au bout d’une jetée, sur un banc dans un square, au fond d’une salle sombre de cinéma… pas de contrainte dans le lieu, la décision se prend en fonction de l’humeur du jour.
Ce 1er octobre, Charles décida d’extraire son vieil appareil photo du placard de l’entrée, et de partir en exploration de sa ville.
Il se chaussa confortablement, glissa un gilet et une bouteille d’eau dans sa gibecière.
Il vérifia une dernière fois qu’il avait bien une pellicule dans la chambre de l’appareil et de la réserve au fond du sac.
Il donna à boire au chat et claqua la porte, la bouche pleine de la fin de son petit-déjeuner.
Il choisi de faire le trajet en transport en commun afin d’avoir ce temps là déjà pour mettre son regard en éveil, ouvrir son esprit à ce qui l’entourait.
Le choix de la station d’arrêt fut impulsif… ainsi il se retrouva dans un quartier inconnu, forcé d’être attentif, loin des habitudes éventuelles des lieux communs si souvent parcourus. L’idée étant de ne pas juger, ne pas avoir d’a priori, ne pas écarter par avance un sujet, ne pas en chercher un en particulier.
Alors il photographia beaucoup évidemment ! Il en vint à s’arrêter sur le heurtoir d’une porte, une affiche décollée, un oiseau en contre-jour … et il utilisa une pellicule.
Il immortalisa un banc duquel une écharpe oubliée menaçait de s’envoler, les mains serrées d’un couple nonchalant, un tag coloré criant une vérité… et il consomma une pellicule.
Une feuille, un visage, un nom de rue… tout y passa… et toutes les pellicules aussi.

C’est à un Charles épuisé que sourit la jeune femme assise dans le bus.
Il l’avait vraiment occupée sa journée, il n’avait pas vu passer les heures… mais il n’avait pas le sentiment d’avoir ramené de trésor dans sa besace.
Lorsqu’il passa le seuil de son appartement il se sentit submergé par un puissant goût de banalité… déçu.

Après avoir erré entre le frigo et le canapé, entre le chat et la fenêtre, il se décida à tirer tout cela au clair. Il n’était pas envisageable que des sept pellicules rien ne ressorte de remarquable.
Alors il s’enferma dans la salle de bain avec la caisse de matériel et entreprit de développer sa journée. Il s’en fallait de peu mais les produits pour les différents bains étaient toujours actifs.
Au début il fit cela de façon un peu machinale, mais petit à petit il se prit au jeu. Ça lui plu d’être entouré de ces clichés comme de linge qui sèche. Alors il les observa. Il butina de l’un à l’autre. Parfois il s’arrêta, il pencha la tête, un pas en arrière….
C’est dans la troisième ou la quatrième série, à la lumière étrange de la lanterne inactinique, qu’il prit conscience de sa présence.
Dans l’ombre d’un arbre, au creux d’une porte cochère, derrière une fenêtre, … dans presque toutes les photos, un même visage. Le visage d’un homme. Le même homme.
Impossible qu’ils aient été, par le biais du hasard, à tous ces endroits en même temps.
Impossible que ce visage lui semble si familier, sans qu’il puisse le situer pourtant.

Sans conscience, sans concentration, il finit la tâche qu’il avait commencée.
Cette journée n’était finalement pas si laborieuse.
Longuement il chercha dans les différentes périodes de sa vie, dans les différents mondes auxquels il avait appartenu. Il alla jusqu’à exhumer de la cave les albums photos… famille… école… scouts… rien !
Il étudia de mémoire chaque milieu professionnel traversé.
Il rembobina plusieurs fois chaque fête, chaque enterrement.
En vain.
Ce n’est qu’au bord de l’aube,
L’esprit fatigué et prêt à se convaincre d’une hallucination persistante, qu’il mit un nom sur le visage : Arthur.
Malheureusement… cette découverte ne fut pas pour le rassurer car Arthur était bien un ami de son enfance… mais un ami imaginaire.

samedi 3 octobre 2009

OULIPO - Lipogramme

Atelier d'écriture du 1er octobre 2009
Contrainte oulipienne: Lipogramme (texte écrit sans 1 lettre), sans "e".

Au matin, Aldo appris la disparition du chat, Madras.
Sans bruit, l'animal avait suivi un individu pour voir si la nuit portait son poncho froid hors du jardin.
Un soir suivant, un bruit survint, un saut, un cri, puis fini!
Finis calins! Finis ronrons! Bonjour chagrin!
Un chat qui quittait un confort acquis... on n'avait jamais vu ça!
Mais à la fin du mois, Madras apparu, tapis au bout du toit.
Miaulant, amaigri, mais si doux, si beau, si coquin... si chat quoi!
Il surgit plutôt.
Aldo passa un instant sans savoir si Madras partirait ou choisirait son cocon.
Du nougat, du lait, du saucisson, du chocolat... tout pour qu'il soit confiant!
Madras dina, Madras dormi, ainsi sans fin il s'installa au bout du lit!

jeudi 24 septembre 2009

Guilbert

Atelier d'écriture du 24/09/09
Contrainte : un fil conducteur sur lequel raconter une histoire - 35 minutes pour écrire. Arrivée de Guilbert à la gare. Achat d'une revue. Dans le train des réflexions lui traversent l'esprit en lisant cette revue. Arrivée en gare de Paris Gare de Lyon et retrouvailles avec sa fiancée : joie. Au bout d'un moment la fiancée lui annonce une triste nouvelle : déception de Guilbert.


Revenant de son pélerinage à St Jacques de Compostelle, Guilbert se sentait tout à la fois apaisé par cette expérience dont il avait si souvent rêvé, mais aussi très excité et un rien anxieux de revenir à son ancien rythme de vie. Il se savait un peu différent à présent, mais malgré tout, il faudrait vite reprendre pied pour finaliser l'organisation de son mariage avec Joséphine.
En transit à la gare de Lyon Part Dieu pour la dernière partie du retour sur Paris, il acheta Paris-Match et sauta dans le train.
Rarement touché par le poids de ses mots, il aimait toujours à laisser son esprit vagabonder autour des photos.
Visiblement la terre n'avait pas changé de sens de rotation durant son absence : les même nantis encombraient les pages faisant face aux publicités pour des montres de luxe... les même pays en guerre coinçaient leurs photos troublantes entre le sommaire et l'édito.
cette fois-ci, la beauté d'un paysage attira son attention.
Il était question d'une île dans un recoin des Caraïbes, un petit bout de terre que français et hollandais se partageaient depuis longtemps. Pas son idéal de vacances à vrai dire, mais la destination de rêve pour sa Joséphine.
Il s'arrêta sur la première photo.
Au rythme du TGV, sans prêter attention au paysage qui défilait, faisant fi des gloussements des étudiantes derrière ou des ronflements de la vieille de devant... il se prit à rêver de partir... avec Joséphine... de l'amener dans cette île où elle avait appris à marcher.
l'annonce de l'arrivée du train à Paris gare de Lyon le sortit tout juste de ses pensées. Tout à son nouveau projet, il sauta sur le quai pour chercher des yeux sa dulcinée.
Bien szûr, la joie de se revoir après ces quatre mois de séparation fit passer quelques instants au second plan sa nouvelle idée, de toute façon il envisageait d'en faire une surprise.
dans le métro qui les ramenait chez eux à la Celle Saint Cloud, ils eurent du mal à se quitter des yeux, tout occupés à chercher dans le regard de l'autre la confirmation que la séparation n'avait rien changé...
... et l'ascenseur était toujours aussi étriqué...
... et les voisins toujours aussi peu aimables...
... et les chats toujours aussi collants...
... et le téléphone toujours aussi bruyant...
Guilbert pris un bain chaud pour se décrasser de son long voyage, et reprendre quelques instants le cours de sa rêverie.
Lorsqu'il réapparu dans le salon, Joséphine avait dressé une gourmlande table à picorer tout en discutant, elle le regarda avec un sourire plein de tendresse etun brin de tristesse dans les yeux, elle brandit la revue qu'il avait achetée à Lyon. "Tu as lu ça? j'avais rêvé que nous irions à Saint Martin pour notre voyage de noces mais l'île a été ravagée par un cyclone... des centaines de morts... un paysage lunaire... Il passera du temps avant que je puisse espérer y retourner dans l'île de mon enfance!"
La gorge de Guilbert se noua. Il essaya timidement "Pragues? Ca te dirait Pragues?"
Joséphine secoua négativement la tête "On va y réfléchir, on n'est pas pressés" et elle changea de sujet.

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Atelier écriture du 24/09/09
Contrainte : un menu.. original, exotique, idéal ou bizarre

entrées
- Lézardes d'avocats,perruquées d'alfalfa
- Cafards naüms et charis variés, entrées changeantes et surprenantes pour palais avertis.

plats
- Mille pâtes al dente, sauce chinoise,porc javanais
- Chaud froid de grenouille dans sa peau, farce au chouchou

desserts
- Serpentins de cacao, framboises rôties ou bien litchis
- Escargots de bonbons anglais dans leur coquille caramélisée.