jeudi 4 février 2010

Incipit

Atelier du 04/02/2010
Incipit : premières phrases d'un roman.
Ecrire la suite.
Dans ce cas, nous avons écrit un passage puis fait tourner les feuilles. 2 fois.
L'incipit est celui de "Le Paradis" de M.Vargas Llosa

Elle ouvrit l'oeil à 4h du matin et pensa : C'est aujourd'hui que tu commences à changer le monde Florita!
Elle détestait ce surnom moqueur qu'utilisait son père lorsqu'il voulait la faire taire... donc il était devenu une excellente gâchette pour aller de l'avant.
Elle y pensait depuis des mois.
Ce matin là ça lui parut évident.
A la façon dont la nuit péruvienne étouffait toute vie, dont la masse des arbres occultait leurs habitants, dont la sécheresse des cours d'eau repoussait les fleurs aux confins des ombres.
Tout cela la confortait.
Elle but un grand verre d'eau aussi fraiche que le permettait son pauvre frigo d'avant la solitude.
Changer le monde allait forcément la sortir de sa chambre.
Changer le monde allait évidement la sortir du Pérou.
Changer le monde allait fatalement changer sa vie.

Et c'est demain qu'elle passerait à l'action. Elle ne pouvait plus subir cette répression faite aux femmes. Elle devait obtenir la liberté de pensées et l'équité entre hommes et femmes. Vaste programme!!!!
Elle entrainerait toutes les femmes fortes du pays dans son sillage d'idées. Elles feraient la révolution, combattraient tous les dogmes et les interdits pour donner un nouveau souffle au statut de la femme.
Ha, elle s'appelait Florita, une fleur épanouie ouverte et combattive, aux multiples ramures et couleurs.
Demain, elle enfilerait sa carapace, son armure.

Tout d'abord il fallait revêtir la panoplie de combattante. Un long jean's fleuri, un tee-shirt Che Guevara et des talons aiguilles rouges flambant neufs, une folie, qu'il fallait absolument montrer. Le quart de son salaire de secrétaire s'était engouffré dans ses deux files aiguilles qui heureusement la faisaient grimper de 7 centimètres et lui permettraient ainsi d'arriver à hauteur de son insupportable patron, qui peut-être aurait moins d'ascendance sur elle du fait que, grace aux talons, elle pourrait fixer ses yeux chafouins, relever le menton, soutenir le regard. Ca serait déjà une victoire.