Deux adultes et deux mille-pattes, voici de quoi est composée la famille des gens du dessus.
Sans vouloir passer pour une râleuse perpétuelle et malgré le goût que j’ai pour les enfants et Charlélie Couture, ces gens là sont ce que l’on pourrait appeler communément des gens bruyants.
6h30, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi, samedi ou dimanche. 6h30 est l’heure à laquelle commence la chevauchée fantastique de ces deux bambins. Leurs parents doivent être aux anges de les voir si pleins de vie.
De notre point de vue ce sont comme deux énormes scolopendres faisant la course à longueur de journée au dessus de nos têtes.
Pas de cris, pas de larmes. Des pas, rapides, nombreux et dans tous les sens à la fois.
En fait nous avons longtemps inventé beaucoup de légendes sur la faune fantastique habitant l’appartement du dessus.
En effet rien ne nous indiquait que les habitant n’étaient « que » 4, dont deux bipèdes de taille adulte avec la réserve que cela implique.Nous avons donc pensé un instant que la voisine pouvait être assistante-maternelle, employée par plusieurs familles, elle aurait pratiqué sa profession avec 5 ou 6 enfants entre 18 et 36 mois dont les parents travaillaient très tôt le matin. Il nous a même presque effleuré l’esprit que cela pourrait être pratique qu’elle garde nos enfants… mais rapidement il nous a fallu nous rendre à l’évidence que l’exception d’un dépannage un premier samedi suivi du premier dimanche ne pouvait tout de même pas cadrer avec la récurrence systématique des cavalcades.Les auteurs des pas ne pouvaient donc être que résidents permanents de cette humble demeure. Le mystère resta alors entier sur leur nombre.
Nos estimations variant dans une même journée entre 2 et 12, nos nerfs en bord de crise et notre pharmacien en panne de bouchons d’oreilles nous avons fini par monter en discuter et en avoir le cœur net.Ils n’étaient finalement que deux et ce résultat aurait été presque décevant si leur performance n’avait pas autant forcé l’admiration : ils n’avaient besoin de personne d’autre pour arriver à un tel niveau sonore.
Entre nous soit dit qu’ils auraient d’ailleurs plutôt eu besoin de quelqu’un pour ne pas y arriver car nous nous rendîmes compte, ce fameux soir là, qu’ils étaient en fait livrés à eux même. Du haut de leurs 3 et 5 ans respectifs, ils étaient seuls à sept heures du soir en pleine semaine.
La nature ayant horreur du vide, il est tout à fait compréhensible qu’ils aient ressenti le besoin irrépressible de faire du bruit, de combler l’absence. Et nous nous sommes ainsi résolus à vivre avec ce gentil raffut, relativisant par la singularité de leur situation leurs bruyantes prouesses, plutôt enclins à leur offrir un goûter qu’une punition.
3 commentaires:
Arg... Les joies de la vie en communauté. Lorsqu'on a n'a quitté mon appart pour aller habiter en maison, j'ai vraiment vue un net changement. Le pire, c'est qu'au bout de quelques années de vie en communauté, je m'étais presque habitué au quintes de toux de mon voisin du dessus, aux ébats amoureux de l'autre voisin, à la musique et l'esprit fêtard d'un autre. Mais c'est ma chérie qui a pété les cables, elle n'en pouvait plus, du coup, on a opté pour une autre solution : La maison, loin des amis et du centre ville, mais beaucoup plus tranquille.
Maintenant, en ce qui concerne ton histoire, je t'avoue que je suis assez sur le cul de voir que deux pov gosses pouvaiant être livrés à eux mêmes, mais malheureusement, je crois que dans beaucoup de famille (j'ai déjà vu ça) les solutions pour garder les gamins sont parfois tellement réduites qu'il n'y a pas beaucoup de solution... Arf !
j'viens de m'apercevoir que ma dernière phrase était un peu bizzare "les solutions [...] il n'y a pas de solution." En fait, je voulais dire deux trucs en même temps. et bien sur, je ne m'étais pas relu.
seuls à 5ans et 3ans !
Je suis choquée là !
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