samedi 24 octobre 2009

Haïku #2

seule. Le 22/10/09

Palpable dans les mots
et les signes ténus
l'amitié nous porte.

Musique

Atelier d'écriture du 22/10/2009
Après écoute d'une musique, écrire à l'inspiration.

Assise sur la terrasse. Dans mon dos la famille endormie.
Fourbue de cette nuit d'insomnie. Fatiguée mais sereine. Heureuse d'avoir profité du calme et de la douceur de l'été pour creuser certaines idées, approfondir quelques envies créatives qui me houspillaient depuis longtemps.
Maintenant... j'attends le lever du jour.
Après avoir joué quelques heures de mes échevettes de soie, je suis impatiente de voir apparaitre le fil ténu du soleil pointant derrière la proche pinède.
Le voici. Quelle récompense! cette palette embrasée offerte aux êtres éveillés.
Et soudain, dans la sombre lumière de l'aube, ce sont toutes les espèces animales et végétales qui semble entendre cet appel à la conscience.
D'abord les insectes. Si vifs.
M'étant assise à même le sol, au pied des marches, je peux aisément les observer sans troubler leur labeur matinal.
Fourmis, doryphores, cloportes.
leur journée servile au bénéfice de l'espèce est déjà entamée.
Ils apparaissent et disparaissent. Fugaces;
l'astre se réchauffe doucement. Le jour s'affirme. Rouge et jaune se relayent. Les arbres s'installent dans leur frondaison plus vive.
Et derrière moi,la maison dort toujours.
Le chant timide du rouge-gorge succède à la mélopée du rossignol.
Les libellules viennent boire à la rosée des fleurs.
Les passereaux volent très bas et mon regard se rassasie de leur ballet;
Est-ce leur façon de taquiner les bosquets qui réveille peu à peu les fleurs?
un pétale après l'autre, œillets et pâquerettes s'étirent.
Tel un ensemble bien orchestré, selon une chorégraphie d'ordre divin, la nature entière s'épanouit... et de petits pas, légers et malhabiles, descendent l'escalier... des bras engourdis de sommeil étreignent mon cou... une brassée de cheveux glisse sur mon épaule... un baiser se pose sur ma joue. Ma fille devient le centre de mon attention.

dimanche 18 octobre 2009

Haïku #1

écrit seule, après qu'il m'ait trotté à la tête toute une journée.


Elle glisse de l'arbre,
Rousse et mutine..
Feuille ou écureuil?

L'écriture

15/10/2009 - Contrainte :écrire un texte concis, sur le thème de l'écriture

Les questions se posent un jour. Qu'ai-je envie d'écrire? Pour qui? Pour moi ou pour les autres? Pour satisfaire un besoin? Ou les espérances de quelqu'un? Est-ce moi? Est-ce une part de moi qui écrit? Suis-je prête de nouveau?
La fiction me rattrape, je cours derrière le vrai.
J'écris en puisant de moi. Brodant avec les fils du vécu. Pour ne pas oublier les chansons qui se fredonnent au creux de mes jours.
Avec mon cœur. Avec son rythme. Avec ma vie.
J'écris l'inénarrable. Je raconte l'inimaginable.
J'écris pour eux. Ma source. Je veux le faire au nom de l'enfant que j'étais. Ce nom qui m'a construite. Encouragée.
A présent je laisse lire. Timidement volontaire.
Pour la douceur câline des compliments.
Pour la fraicheur épicée des critiques.
ET un carnet longtemps resté à l'abandon se remet à exister, à explorer. A exprimer.
Et l'écriture, petit à petit, redevient ma respiration.

jeudi 8 octobre 2009

Attente Méditative

Atelier du 8 octobre 2009.
La contrainte : Description d'un état intérieur d'attente méditative avec très peu d'action.


Plus qu'une heure. la dernière heure rien que pour moi ce soir.
Mon heure préférée, celle où l'on me laisse seule, où l'on respecte mon besoin de concentration.
Il me faut bien cette heure pour évacuer mes états d'âme, pour faire place nette dans le quotidien et me focaliser sur le spectacle à venir.
Respirer.
Cette boule dans mon ventre, ce trac que je ressens malgré de nombreuses heures de représentation, cette peur en fait il faut que je la dompte.
Silence dedans et les petits bruits sourds du dehors pour m'aider à prendre la distance.
J'aime vivre ce moment dans une semi-pénombre qui laissera bientôt place aux ampoules vives de la scène.
J'en profite pour me la remémorer lentement cette scène, la maîtriser, en visiter dans l'esprit chaque recoin et le l'approprier afin de m'y sentir en sécurité.
Respirer.
Doucement sentir l'air pénétrer mes poumons, l'habituer à prendre la place limitée par le costume. le visualiser cet air souverain qui portera bientôt ma voix jusqu'au dernier rang des spectateurs.
M'éloigner progressivement de moi-même. Investir les sinuosités de sa vie à elle. cela aussi me permet de distancer ma peur, car finalement ce ne sera pas moi que je mettrai en danger.
Comme je le redoute cet instant fugace des premiers pas à découvert! cette fraction d'éternité pour laquelle je mobilise tant d'énergie!
Petit à petit, les bruits autour se font plus présents.
Je sens que d'un instant à l'autre le metteur en scène viendra me faire signe et vérifier que je suis prête.
Respirer.
Ne pas laisser l'appréhension me paralyser.
je le connais le bonheur d'être sur scène, faut-il tant redouter de trébucher?
Je l'aime aussi cette angoisse, comme si elle était à présent le gage que tout se passerait bien, comme si sans elle je risquais de ne pas être assez prête à me donner.
car finalement il s'agit bien de cela : dans quelques minutes je vais laisser mon corps entre les mots de la Reine d'Espagne, je ne vais plus m'appartenir, je serais comme somnanbule au service du texte de Victor Hugo.
Et cela, je ne peux le faire si je ne vis pas d'abord cette heure en moi.

OULIPO - Homosyntaxis

Atelier du 8 octobre 2009.
La contrainte Oulipienne: homosyntaxisme = respecter une chaine de syntaxe...
sachant que V=Verbe, A=Adjectif et S=Substantif
et la chaine : VVSSSSASSVVSSSVSVAVVVVVSASSSSA



Laissez s'écrire les phrases : verbes, adjectifs, substantifs... emportés par votre imagination et votre verve. Vous verrez poindre sous votre plume des histoires, des contes, qui enchanteront les enfants, les laisseront émerveillés d'entendre chanter, roucouler, ronronner, chuchoter vos mots porteurs de poèmes, comptines, historiettes ou berceuses envoutantes.

Scenario libre

01/10/2009
Se dicter son propre scénario :
Charles se promène pour prendre des photos
Il rentre chez lui insatisfait
Il développe quand même les photos
Témoin malgré lui.
Scénario choisi car je m’étais fixé une contrainte en arrivant ce jour là : utiliser l’expression « lanterne inactinique » apprise le matin même.

Chaque année, pour fêter son anniversaire, Charles a pour habitude de s’offrir une journée de promenade.
Une journée à passer au bout d’une jetée, sur un banc dans un square, au fond d’une salle sombre de cinéma… pas de contrainte dans le lieu, la décision se prend en fonction de l’humeur du jour.
Ce 1er octobre, Charles décida d’extraire son vieil appareil photo du placard de l’entrée, et de partir en exploration de sa ville.
Il se chaussa confortablement, glissa un gilet et une bouteille d’eau dans sa gibecière.
Il vérifia une dernière fois qu’il avait bien une pellicule dans la chambre de l’appareil et de la réserve au fond du sac.
Il donna à boire au chat et claqua la porte, la bouche pleine de la fin de son petit-déjeuner.
Il choisi de faire le trajet en transport en commun afin d’avoir ce temps là déjà pour mettre son regard en éveil, ouvrir son esprit à ce qui l’entourait.
Le choix de la station d’arrêt fut impulsif… ainsi il se retrouva dans un quartier inconnu, forcé d’être attentif, loin des habitudes éventuelles des lieux communs si souvent parcourus. L’idée étant de ne pas juger, ne pas avoir d’a priori, ne pas écarter par avance un sujet, ne pas en chercher un en particulier.
Alors il photographia beaucoup évidemment ! Il en vint à s’arrêter sur le heurtoir d’une porte, une affiche décollée, un oiseau en contre-jour … et il utilisa une pellicule.
Il immortalisa un banc duquel une écharpe oubliée menaçait de s’envoler, les mains serrées d’un couple nonchalant, un tag coloré criant une vérité… et il consomma une pellicule.
Une feuille, un visage, un nom de rue… tout y passa… et toutes les pellicules aussi.

C’est à un Charles épuisé que sourit la jeune femme assise dans le bus.
Il l’avait vraiment occupée sa journée, il n’avait pas vu passer les heures… mais il n’avait pas le sentiment d’avoir ramené de trésor dans sa besace.
Lorsqu’il passa le seuil de son appartement il se sentit submergé par un puissant goût de banalité… déçu.

Après avoir erré entre le frigo et le canapé, entre le chat et la fenêtre, il se décida à tirer tout cela au clair. Il n’était pas envisageable que des sept pellicules rien ne ressorte de remarquable.
Alors il s’enferma dans la salle de bain avec la caisse de matériel et entreprit de développer sa journée. Il s’en fallait de peu mais les produits pour les différents bains étaient toujours actifs.
Au début il fit cela de façon un peu machinale, mais petit à petit il se prit au jeu. Ça lui plu d’être entouré de ces clichés comme de linge qui sèche. Alors il les observa. Il butina de l’un à l’autre. Parfois il s’arrêta, il pencha la tête, un pas en arrière….
C’est dans la troisième ou la quatrième série, à la lumière étrange de la lanterne inactinique, qu’il prit conscience de sa présence.
Dans l’ombre d’un arbre, au creux d’une porte cochère, derrière une fenêtre, … dans presque toutes les photos, un même visage. Le visage d’un homme. Le même homme.
Impossible qu’ils aient été, par le biais du hasard, à tous ces endroits en même temps.
Impossible que ce visage lui semble si familier, sans qu’il puisse le situer pourtant.

Sans conscience, sans concentration, il finit la tâche qu’il avait commencée.
Cette journée n’était finalement pas si laborieuse.
Longuement il chercha dans les différentes périodes de sa vie, dans les différents mondes auxquels il avait appartenu. Il alla jusqu’à exhumer de la cave les albums photos… famille… école… scouts… rien !
Il étudia de mémoire chaque milieu professionnel traversé.
Il rembobina plusieurs fois chaque fête, chaque enterrement.
En vain.
Ce n’est qu’au bord de l’aube,
L’esprit fatigué et prêt à se convaincre d’une hallucination persistante, qu’il mit un nom sur le visage : Arthur.
Malheureusement… cette découverte ne fut pas pour le rassurer car Arthur était bien un ami de son enfance… mais un ami imaginaire.

samedi 3 octobre 2009

OULIPO - Lipogramme

Atelier d'écriture du 1er octobre 2009
Contrainte oulipienne: Lipogramme (texte écrit sans 1 lettre), sans "e".

Au matin, Aldo appris la disparition du chat, Madras.
Sans bruit, l'animal avait suivi un individu pour voir si la nuit portait son poncho froid hors du jardin.
Un soir suivant, un bruit survint, un saut, un cri, puis fini!
Finis calins! Finis ronrons! Bonjour chagrin!
Un chat qui quittait un confort acquis... on n'avait jamais vu ça!
Mais à la fin du mois, Madras apparu, tapis au bout du toit.
Miaulant, amaigri, mais si doux, si beau, si coquin... si chat quoi!
Il surgit plutôt.
Aldo passa un instant sans savoir si Madras partirait ou choisirait son cocon.
Du nougat, du lait, du saucisson, du chocolat... tout pour qu'il soit confiant!
Madras dina, Madras dormi, ainsi sans fin il s'installa au bout du lit!