vendredi 27 novembre 2009

L'écriture #2

Atelier du 26/11/2009
D'après des phrases tirées d'un article du Journal des Psychologues "L'intime de l'écriture".
En choisir une et s'exprimer.
la phrase : "Quand on publie on se livre".

Quand on publie on se livre
Quand on a créé une oeuvre artistique et qu'on sort cette oeuvre de  l'endroit où elle est née, on se livre déjà.
Alors oui, je vous l'accorde, le regard de nos proches, le jugement de nos amis, le silence de nos camarades de l'atelier d'écriture est souvent plus indulgent que ce que l'on peut imaginer de la part d'un public d'inconnus ou de critiques littéraires fourbus, pour certains, à l'exercice de la démolition à coup de boulets verbaux.
Mais on se livre déjà, et on publie déjà, on s'expose.
Oui, définitivement lorsqu'on se livre on publie,
(c'est drôle ce lapsus... je le laisse car c'est aussi ça que je veux dire)
Nous sommes les mots que nous écrivons.
Nous ne sommes pas les personnages que nous mettons en  mots, nous ne ressentons pas les émotions que nous mettons en phrases, nous ne vivons ni n'avons vécu les histoires que nous mettons en livres.. mais le choix des mots, la synthaxe des phrases et le rythme des histoires nous représentent.
Ce qu'on appelle le "style" d'un écrivain, c'est bien ça - c'est ce que cet écrivain nous livre de lui même et qui rend son oeuvre singulière.
L'important, pour moi, dans cette citation, n'est pas dans "publier" mais bien dans "se livrer"... publier est une des formes, propre à l'écriture, d'exposition de l'art, mais finalement publier, exposer, donner une représentation théatrale ou de danse, donner un concert... c'est se livrer.

....
et même le choix que l'on peut faire de ne pas tout livrer, la censure que l'on s'inflige ou la pudeur que l'on se préserve... sont révélateurs de soi...

samedi 14 novembre 2009

Haïku #4

Atelier du 12/11/2009

Partout il sautille
et traverse sans ombre
Écureuil malin

Haïku #3

Atelier du 12/11/2009

Fragile et mutine
Emportée dans un seul souffle
Oh, une feuille d'automne

Une lettre

Atelier du 12/11/2009
A la première personne.
Dont l'émotion principale doit pouvoir être facilement décelée. - La Colère

Ernest,

Je désespère de réfréner le tremblement dema main tant l'émotion m'étreint.
Comment avez-vous pu?
Quelle motivation avez-vous puisé pour me trahir de cette façon?
Qu'est-ce qui vous permet de me trahir ainsi?
Depuis dix ans que nous nous connaissons je vous ai soutenu sans faille. J'ai toujours oeuvré malgré les situations parfois tendues pour que votre fille et vous même gardiez le contact.
Lorsqu'elle n'en pouvait plus, chaque fois qu'elle a été au bord de la rupture je lui ai fait comprendre qu'elle n'avait qu'un père, j'ai plaidé votre cause, je vous ai trouvé des circonstances atténuantes... et maintenant ça?
Toute cette énergie passée à garder autour de vous une famille fragile mais présente, pour que vous osiez me prêter de tels propos?
Quelle déception, de m'imaginer à présent que pendant ces années vous aviez tant d'arrière pensées. De savoir que vous avez cautionné les intentions injurieuses circulant à mon sujet lors de notre mariage!
Moi, Intéressé? Moi, je n'aurais épousé votre fille que pour le confort matériel que je pouvais en tirer, parce que je prenais de l'âge et craignais la solitude?
Je ne sais même plus si la douleur que vous m'infligez caut l'encre utilisée pour vous écrire.
Mais je ne saurais être de ceux qui gardent et cachent de telles émotions.
Vous m'avez blessé.
Sachez que vous n'aurez désormais plus d'allié dans cette partie de la famille.
Je ne m'opposerai pas à ce que vous voyiez vos petits-enfants mais cela se fera dorénavant en dehors de ma présence.
Si un jour je parviens à vous pardonner, vous le saurez.
Votre gendre, Mickaël.

vendredi 6 novembre 2009

Le Sacré

Atelier du 05/11/2009
Écrire une page en relatant un fait quotidien simple, banal.
L'élever jusqu'à une dimension sacrée (grace, respect, subtilité d'un plaisir, beauté d'une scène, spirituel dans le matériel)


La partition des saisons rythme le goût de cet hommage ancestral qu'elle a plaisir à rendre à la nature.
Elle est femme, elle est mère. Elle se bat encore contre les échos de son enfance, mais sans se l'avouer, elle sert également, par la répétition de ces gestes savoureux, son propre état de fille.
De figue en pomme, de cerise en azerole, elle sublime les fruits. Elle les transporte vers un pérennité qui permettra à chacun de déguster leur simple bienveillance à des époques inattendues ou en des lieux inespérés.
Ceux qui ont le plaisir de pouvoir assister à tout le processus perçoivent aisément l'importance du rituel. Le soin qu'elle apporte à n'écarter aucun fruit car chaque stade de murissement apporte sa nuance de saveur. La douceur avec laquelle elle les prépare comme si cela pouvait changer toute la consistance. La concentration avec laquelle elle surveille la cuisson dont chaque minute est essentielle. l'assurance avec laquelle elle met en pot et stérilise le précieux liquide afin qu'il se conserve plus longtemps.
Malgré la fatigue de la station debout,
malgré la chaleur de la marmite bouillonnante,
tout son être rayonne lorsqu'on peut venir partager dans un coin de sa cuisine, au creux d'une cuillère ou sur un bout de pain fraisz, la gourmandise de ses confitures.

Description #2

Atelier du 05/11/2009
Décrire un personnage en partant de ses gestes, de ses postures physiques.
Construire un portrait à partir d'un geste significatif.


De nombreuses fois j'avais croisé cette petite femme, mal fagotée, boitant dans les rues de notre ville.
A chaque fois, il m'avait semblé qu'elle parlait seule.
Le monde extérieur lui était étranger.
Jusqu'au jour où je l'ai vue s'arrêter devant une borne d'incendie, la toiser, l'interpeller, la menacer du doigt et du verbe.
J'ai sentit que ce banal élément de décor urbain représentait tous les fantômes de sa vie, ses déceptions, ses faiblesses, ses batailles.
La lutte paraissait la rendre plus grande, plus assurée, comme si elle s'y était préparée et qu'enfin la confrontation avait lieu pour soulager sa peine.
Nul autre qu'elle n'avait sa place dans la querelle.
Par discrétion je ne saurai jamais qui a obtenu gain de cause.

Souvenir #1

Atelier du 29/10/09
Se souvenir d'un ou plusieurs instants simples.
(inspiré du Journal de Kafka)

par deux fois je m'y suis reprise pour atteindre cette caisse.
J'avais oublié d'abord de peser mes clémentines au milieu du magasin, et ensuite de choisir quelques friandises de nouveau de ce côté là...juste en face de la caisse.
La caissière semblait désoeuvrée.
Le voyant au dessus d'elle éclairait le mot "fermé", alors je m'apprêtais sagement à patienter devant le tapis roulant de sa voisine.
Saisie d'un doute je lui posais tout de même la question et prenais ainsi connaissance de ma méprise : "Allumé voulait dire "En service"... c'est lorsque le mot "Fermé" était éteint... que c'était fermé !
Pour lui montrer que mon choix de sa voisine n'avait rien de personnel, je saisi mes sacs et fit quelques pas pour les reposer sur le tapis devant elle.
Un bref échange, finalement peu lumineux, et l'humeur était subitement devenue joyeuse, et cette joie avait rayonné si bien que rapidement 2 personnes attendaient après moi.
Toute à la plaisanterie, alors que je voulais initialement faire mes quelques courses en hate, je me retrouvais à savourer tellement ce moment de sympathie spontanée que je restais là jusqu'après le départ de celle qui m'avait succédé.
Quand j'y réfléchi... j'ai toujours peur de vexer la caissière que je ne choisi pas; et je mets toujours un point d'honneur à faire sourire cette que le hasard m'a fait choisir.

Infinitif

Atelier du 29/10/2009
Écrire avec des verbes à l'infinitif : se souvenir - aimer - partir - revenir - écouter

Écouter son cœur. Aimer à corps perdu.
Partir.
Partir sur une idée, puis revenir, fort du goût de la liberté.
Et toujours... se souvenir de la douceur des instants pleinement vécus.



Se souvenir du bonheur,
ne plus aimer un souvenir...
Partir avec d'autres armes
pour revenir à ses envies...
Et écouter son cœur, ses propres choix, ses espoirs intimes.