mercredi 30 décembre 2009

Une rencontre

Atelier du 17/12/2009
Écrire une rencontre, avec les constantes suivantes:
- personnages: boitillant - chic- chapeau à plume - roux, la peau claire, élancé - petit, gros
- lieux: la Fontaine des 3 Grâces - le 3ème arbre après le banc
- environnement:odeur sucrée - pain d'épices


La petite annonce disait: "12h pile - au pied du troisième arbre après le banc".
Elsa craignait de ne pas le trouver ce banc, pour commencer!
Alors elle était arrivée très en avance et avait finalement bien vite repéré les lieux : le banc était remarquable car il portait la marque de l'évènement : une pile de chapeaux.
D'un bref regard oblique elle avait compris qu'il n'y avait encore personne au rendez-vous.
Ayant presque une heure à occuper avant le rendez-vous, elle alla se promener un peu plus loin sur la magnifique et réputée Place de l'Oeuf.
Elle se sentait belle. Depuis longtemps elle savait lire dans le regard de ceux qui la croisaient que le mot "chic" prenait tout son sens en ce qui la concernait.
L'hiver les odeurs se propagent étonnamment. C'est dans les effluves du pain d'épices, exhalées d'une boulangerie voisine qu'elle l'aperçu, et cet arôme sucré lui rappellerait à jamais ce jour précis du 17 décembre 2009.
Elle fut étonnée de se sentir si émue car il ne correspondait pas aux canons qui la touchaient habituellement chez un homme. Est-ce l'exubérance de son chapeau à plume? Est-ce parce qu'il était aussi petit et gros qu'elle était élancée? Est-ce parce qu'il avait comme elle une toison rousse et la peau claire?
Quelle qu'en soit la raison, le coup de foudre eut lieu.
Elle se dirigea droit sur lui.
L'émotion, l'accélération des battements de son coeur la faisaient boitiller.
Il la regardait se rapprocher comme s'il n'était venu là que pour elle.
Ils savaient tous les deux qu'ils n'iraient finalement pas au grand rassemblement du groupe "Dis-moi quel chapeau tu portes je te dirais qui tu es".
Ils avaient, sans s'être encore parlé, l'intime conviction que leur rendez-vous était là, devant la Fontaine des 3 Grâces.
Le destin les avait enfin réunis et le monde autour n'avait pour un instant plus aucune importance.
Elle s'arrêta face à lui. Tous deux rougissants ils tendirent leurs mains et restèrent ainsi pour fixer à jamais dans leur mémoire la magie de cet amour soudain, ou comme si la flamme risquait de s'éteindre au moindre mouvement.
Dans ce moment de pure poésie, la neige commença à tomber. De minuscules flocons recouvrirent petit à petit la douceur des plumes.
Elsa et Igor le prient comme un bon augure, comme si le ciel voulait les rassurer en les enveloppant ainsi de mille cristaux éternels et fugaces.
Leurs doigts se nouèrent, leurs yeux se détachèrent, et ils quittèrent la place.

lundi 7 décembre 2009

Rêve diurne

Atelier du 03/12/2009
Un tableau de visualisation représente tous les rêves diurnes.
Choisir un ou plusieurs et introduire dans le récit la relation que le personnage entretient avec son ou ses rêves.



Papa et Maman parlent encore. la voiture roule toujours mais je vois bien que nous sommes à présent dans les Alpes.
Combien de temps ai-je été absent?
Il ne me reste encore rien de ce que je vois quand mon esprit quitte mon corps.
Ce que je ressens surtout c'est le retour.
Un jour, j'écrirai là dessus.
Quand je serai grand j'inventerai une histoire sur des gens qui vivent une belle vie parallèle uniquement avec leur esprit, leur corps restant dans la réalité commune.
J'aime ça.
De toute façon, je n'ai rien d'autre à faire la plupart du temps.
Je suis fils unique. Mes parents se parlent sans arrêt sans s'occuper de moi.
Alors je décroche mon esprit.
Je le laisse faire sa vie.
Au début, je l'envoyais sur l'épaule de Maman.
Découvrir ainsi le vrai bleu des yeux de Papa, puisqu'elle il la regarde en face.
Je m'ennuie derrière ou à côté d'eux.
Alors que c'est tellement drôle de les épier depuis un coin du plafond.
Je sais pas combien de temps ça dure mais c'est tellement bon.
Parfois, j'ai l'impression de rêver tout éveillé.
Mais non. Je suis sûr que mon esprit quitte vraiment ma tête.
Parce que je le sens quand il revient.
Je sens que le vide se rempli.
Qu'il se raccroche à moi, qu'il se rebranche.
Mais maintenant il faut que je le dompte.
Il faut que j'arrive à ce qu'il me raconte ce qu'il voit ou ce qu'il entend.
C'est le rêve ça! Pouvoir savoir ce qui se passe, ce qu'il se dit ailleurs.
C'est encore mieux que Superman ça! Passqu'on ne risque pas sa peau en fait.
On a juste à s'asseoir à l'abri et à laisser son esprit visiter les plus beaux endroits au monde, entendre les plus belles musiques.
Et au retour, il est toujours temps de manger les bons gâteaux du goûter.

Rêve nocturne

Atelier du 03/12/2009
Le personnage fait un rêve nocturne...
Il peut le raconter à son réveil...
le personne à qui il le raconte peut l'interprêter.



Cher Journal,
Voilà longtemps que je ne t'ai pas écrit.
Cela faisait un moment que je n'avais pas rêvé.
Et ce matin, je le suis réveillée emplie de sérénité et de joie.
Mon rêve était si vif en mémoire, que j'ai sauté dans le tiroir de ma table de nuit... et nous revoilà face à face, avec juste mon crayon entre nous... et notre intimité d'autrefois se renoue instantanément;
Vite, je te le raconte de peur qu'il ne s'efface.
C'est drôle parce que je ressentais ce que je vivais dans ce rêve, tout en me voyant au début comme un narrateur extérieur.
J'étais donc vêtue de couleurs chatoyantes. Vêtements amples animés par le vent. Libre de mes mouvements.
je me promenais. Mais ma balade se passait à quelques dizaines de mètres au dessus du sol, là où l'on peut croiser le radeau des cimes. mes pieds nus frôlaient le sommet des arbres, et entre les arbres des fils tendus se prêtaient à mes exploits de funambule.
Je savourais le spectacle. les yeux grands ouverts, chaque sens en extrême émoi, je profitais du point de vue pour admirer l'horizon. La nature vue de là haut m'offrait un spectacle inconnu qui m'inspirait des haïkus:
Napperons brodés de nuages
Posés sur les cimes
Invitant au repos
Les oiseaux, intrigués par le visiteur inhabituel que j'étais, voletaient autour de moi avant de venir se nicher dans mes larges manches :
Palettes de mille couleurs
leur plumles chatouillent mes yeux
Ah les drôles d'oiseaux !
Et leurs chants formaient une douce harmonie qui allégeait encore mes pas. Je flottais presque, en apesanteur.
Je me sentais partie intégrante dans cette nature.
Je la découvrais si accueillante.
Je ne suis pas sûre, à vrai dire, que toutes ces espèces d'oiseaux existent vraiment. Chacun était unique.
Et bientôt, attirés par la mélodie de mes compagnons, les petits habitants quadrupèdes des leiux se joignirent à notre équipée.
Mulots au museau en trompette,
Souris à pume rousse,
Lémures triple queues... tous nous suivaient, chacun semblant parler sa propre langue et tous semblant se comprendre.
Soudain, la forêt s'arrêtait.
Alors qu'un pas plus tôt j'étais comme au sommet d'un monument, le pas suivant nous invitait dans une clairière.
Une clairière digne de la forêt de Brocéliande,avec son point d'eau, sa licorne et ses petits êtres féériques.
Tous ces animaux, tous ces êtres vivants et moi même nous sommes assis.
Au début, les lieusx apportaient au sons beaucoup d'ampleur.
Mais petit à petit tous se sont tus.
Le silence est devenu la musique de notre union onirique.
J'étais ébahie, toujours très disponbile à ne pas en perdre une once, mais je ne me rendais pas compte que la clairière se dépeuplait.
Au bout d'un instant je mle suis retrouvée seule.
Alors je me suis approchée de l'eau, j'ai joué avec du bout des doigts.
J'étais nue à présent.
J'ai pénétré dans l'onde avec lenteur,
jusqu'à être totalement immergée.
Et le rideau liquide a fini par s'écarter pour me laisser découvrir.. ma chambre.
J'ai vu mon lit défait et je m'y suis couchée, en positon fœtale... jusqu'à ce que le réveil sonne.

Tu comprends que je me sente si sereine?
J'ai l'impression d'être née ce matin, sans douleur, sans angoisse, partie intégrante du monde qui m'entoure.