Atelier du 14/01/2010
Après lecture d'extraits de Amin Maalouf «Le Rocher de Tanios»
et Régine Détambel «Graveurs d'enfance».
Partir d'un objet et l'inclure dans un texte pour lui donner un rôle dans l'histoire.
Elles sont multitude. De formes et de couleurs. De tailles et de prix. Elles changent avec les saisons, elles évoluent avec l'âge.
Pourtant chaque paire est unique. Chacun choisi la sienne avec précaution et des critères très personnels.
Pour l'enfant elle sera incassable, anti-rayure et à l'effigie de son héros du moment.
Pour l'adolescent, elle doit montrer son style, son appartenance à une époque, à un courant.
A l'âge adulte les expériences divergent. Il y a ceux qui ont grandi avec, pour lesquels c'est un élément du quotidien sans plus d'importance. Mais il y a ceux qui y viennent à force d'usure et qui doivent s'y habituer, ceux-là pour lesquels le premiers choix sera difficile car il faudra l'assumer, s'assumer soi-même en somme. Les uns les autres en feront un accessoire à part entière, un marqueur de leur personnalité voire de leur humeur.
Enfin pour les vieux... de véritables prothèses.. parfois plusieurs... d'utilités différents en fonction des moments et des occupations.
Chacun trouve ainsi ses raisons bien personnelles pour les choisir rouges ounoires, fines ou larges, rondes ou demi-lunes.
Puis chacun a aussi sa façon de vivre avec.
J'en ai vu qui les maintenaient en permanence sur le bout de leur nez, toujours disponibles, quitte à se tordre le cou par flemme de les remonter de quelques centimètres quand le besoin se fait sentir.
J'en ai vu qui pour la même raison les gardaient autour de leur cou, pendant à une chaine ou un cordon, une branche se mêlant immanquablement au col de la chemise ou au collier de perles.
Il m'est arrivé d'en voir qui les glissaient adroitement au sommet de leur crane pour tenir leurs cheveux, là encore, le risque de s'emmêler au moment de la séparation reste assez important.
Vous avez du en voir, qui ont l'air de ne pas en avoir, et qui les sortent discrètement de leur sac ou de leur sacoche, puis d'un étui protecteur, les gardent devant eux, cachées par leurs mains, puis les posent devant leurs yeux, dans une chorégraphie bien rodée destinée à rendre invisible la partenaire de cette danse.
Vous en avez connu, sans doute, qui en mâchonnent nerveusement les branches somme des ersatz de cigarettes ou de sucres d'orge, qui les nettoient compulsivement, qui les replacent en permanence au bon endroit bien qu'elles n'aient pas bougé d'un iota, qui en vérifient les pattes, les vis, la symétrie, puis les vis, puis les pattes....
Nous en connaissons tous qui les ont sous les yeux, sans la main, sur la tête, mais qui ne savent plus où ils les ont mises!
Nous en avons tous vu... et certains d'entre nous se seront reconnus.
Mais je crois quand même, que celles qui ont le plus grand succès, indémodables et inégalées, sont faites d'un flocon de sucre glace, d'une cuillère de confiture entre deux biscuits sablés.
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