Les mots se sont taris
Le verbe nous a trahi
Silencieux aux nouvelles
De la trop longue maladie
C'est trop moche
C'est trop dur
Que la vie de ces mioches
Soit coincée dans une bulle
Une semaine un mois un an
Soumis aux médicaments
Aplasie, hémiplégie, Anesthésie ,
Que de rumeurs pour une tumeur
L'espoir fait vivre dit le dicton
On la connait cette chanson
Mais l'injustice de ce supplice
Ya rien qui en fait un don
Et nos prières se sont taries
Le vrai blog de Violaine, celle qui aime l'art dans son ensemble, le théâtre et la littérature en particulier... celle que peu de monde connait et cela ne changera pas demain!
samedi 11 décembre 2010
vendredi 14 mai 2010
Ecriture sans lever le stylo #2
insoutenable teneur en sel de la goutte de suie au bord de l'étang perdu
sombre et obsolète
pauvre douceur de l'âme
tendre ardeur de nos jeunes années
perdues aux tréfonds des boites à chaussures en carton
papier mâché
femmes callipyges
hauteur sourde de l'attente
gouttes de pluie sur la fenêtre entrouverte de la pluie
glissant sur les carreaux du papier glacé des tabloïds
salissant les vies portées aux nues de la célébrité
mise à nue sévère de l'autre
crayon à pointe usée par l'attente et la saleté
de la déchéance de celui qui observe
et tente la noirceur de son ombre mise à jour.
sombre et obsolète
pauvre douceur de l'âme
tendre ardeur de nos jeunes années
perdues aux tréfonds des boites à chaussures en carton
papier mâché
femmes callipyges
hauteur sourde de l'attente
gouttes de pluie sur la fenêtre entrouverte de la pluie
glissant sur les carreaux du papier glacé des tabloïds
salissant les vies portées aux nues de la célébrité
mise à nue sévère de l'autre
crayon à pointe usée par l'attente et la saleté
de la déchéance de celui qui observe
et tente la noirceur de son ombre mise à jour.
mercredi 12 mai 2010
mots
les mots sont matière
Façonnés pour exprimer la forme de nos pensées
----------------------
chuchotis de nos crayons
courant sur le papier
écriture
Façonnés pour exprimer la forme de nos pensées
----------------------
chuchotis de nos crayons
courant sur le papier
écriture
mercredi 5 mai 2010
L'univers de l'écrit #2
préparation de l'exposition avec l'atelier photo de Yves Fangeot.
textes écrits sur les photos de l'expo
lire la fin sans s'arrêter au point
-------------------------------
en travaux dit le panneau
panneaux routiers
dernier arrêt
pluie battante – papier glacé
lettres enlacées à déchiffrer
livre ouvert sur les jours anciens
papier jauni
prudence
l'enfant regarde l'avenir de ses ancêtres en contre jour
café au lait – café noir – encre noire sur page blanche
papier monnaie
crème du café – ticket payé
page à tourner
livre sacré
livre souillé
-----------------------------------
Écrire. Évidence existentielle. Expression extravagante. Éblouissante épopée. Émotion étonnante, enivrante et exquise. Éternellement éphémère.
textes écrits sur les photos de l'expo
lire la fin sans s'arrêter au point
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en travaux dit le panneau
panneaux routiers
dernier arrêt
pluie battante – papier glacé
lettres enlacées à déchiffrer
livre ouvert sur les jours anciens
papier jauni
prudence
l'enfant regarde l'avenir de ses ancêtres en contre jour
café au lait – café noir – encre noire sur page blanche
papier monnaie
crème du café – ticket payé
page à tourner
livre sacré
livre souillé
-----------------------------------
Écrire. Évidence existentielle. Expression extravagante. Éblouissante épopée. Émotion étonnante, enivrante et exquise. Éternellement éphémère.
mardi 4 mai 2010
L'univers de l'écrit #1
préparation de l'exposition avec l'atelier photo de Yves Fangeot.
textes écrits sur les photos qui défilent
Sur les murs se disputent mots officiels et buissonniers
Sur les murs ils se chamaillent vindicatifs et enflammés
Sur les murs se côtoient les verbes des grands,
les ordres des puissants et la fougueuse rébellion
de ceux qui ont les murs pour seul papier.
------------------------
Elle m'a oublié.
Attendu trop longtemps le dernier bus.
Fin d'une journée d'usure.
Une de plus.
A force de s'égarer dans ce travail sans fond,
c'est à moi qu'elle a renoncé sur ce banc froid et désolé.
Elle qui déteste perdre son temps, son calme ou sa page
a aujourd'hui perdu son livre.
-----------------------------------------
Crayon, feutre ou stylo… chacun son outil
Cahier, carnet ou feuille volante,… chacun son support
Rapide, raturé ou hésitant,… chacun son rythme
Une même contrainte, une même passion, une même respiration.
textes écrits sur les photos qui défilent
Sur les murs se disputent mots officiels et buissonniers
Sur les murs ils se chamaillent vindicatifs et enflammés
Sur les murs se côtoient les verbes des grands,
les ordres des puissants et la fougueuse rébellion
de ceux qui ont les murs pour seul papier.
------------------------
Elle m'a oublié.
Attendu trop longtemps le dernier bus.
Fin d'une journée d'usure.
Une de plus.
A force de s'égarer dans ce travail sans fond,
c'est à moi qu'elle a renoncé sur ce banc froid et désolé.
Elle qui déteste perdre son temps, son calme ou sa page
a aujourd'hui perdu son livre.
-----------------------------------------
Crayon, feutre ou stylo… chacun son outil
Cahier, carnet ou feuille volante,… chacun son support
Rapide, raturé ou hésitant,… chacun son rythme
Une même contrainte, une même passion, une même respiration.
Ecriture sans lever le stylo
atelier du 03/05/2010
Minutes égrainées passées finies parties par la porte de la vie d'antan,
d'avant, quand le temps des armoires parlait avec la joie du cœur et la vibration de l'autre, l'enfance de la course, la genèse de la vie.
Après les aboiements des meutes affolées
Au rythme du vent de la terre
et les éléments font trembler l'homme aguerri au sens des mots.
Point de suspension
Point d'attente
la peur du sens et la peur de partir
Pourquoi ouvrir les joues du vide et gonfler la flamme de la joie quand pourtnat il se peut que l'on ait tort et qu'ailleurs soit meilleur.
Impossible de le dire sans le vivre.
Les mots sont trop fort, trop brutaux,
trop de faiblesse pesée sur l'après la parole
la pourpre odeur du fond de nos pensées
et le pourquoi de ces mots
du bras qui souffre à cause du crayon qui ne dit mot
de la tête vide de son après avoir tout dit
tout pleuré
Minutes égrainées passées finies parties par la porte de la vie d'antan,
d'avant, quand le temps des armoires parlait avec la joie du cœur et la vibration de l'autre, l'enfance de la course, la genèse de la vie.
Après les aboiements des meutes affolées
Au rythme du vent de la terre
et les éléments font trembler l'homme aguerri au sens des mots.
Point de suspension
Point d'attente
la peur du sens et la peur de partir
Pourquoi ouvrir les joues du vide et gonfler la flamme de la joie quand pourtnat il se peut que l'on ait tort et qu'ailleurs soit meilleur.
Impossible de le dire sans le vivre.
Les mots sont trop fort, trop brutaux,
trop de faiblesse pesée sur l'après la parole
la pourpre odeur du fond de nos pensées
et le pourquoi de ces mots
du bras qui souffre à cause du crayon qui ne dit mot
de la tête vide de son après avoir tout dit
tout pleuré
dimanche 18 avril 2010
Exercices pour débloquer l’imaginaire et faire la nique à la page blanche #1
Atelier du 15/04/2010
5+7 – exercice des surréalistes
Ecrire un texte entre 5 et 8 lignes.
Souligner tous les 5 mots
Les chercher 1 à 1 dans le dictionnaire et les remplacer par le 7ème mot suivant.
La musique était si entrapercevoir. Les rires semblaient si gaillardise. A travers la porte déambulatoire cette petite maison de villégiaturer filtraient des éclats de jointoyer et de vie.
Lorsqu’éloge passa devant cette liesse, Algarade s’arrêta et ne put emperler d’écouter un instant.
Eloge s’amusa à distinguer les homochromies des femmes, les générations mélèze. Saisie par une envie irrespect, elle déclencha, de son indicatif, le carillon.
Les mots supprimés : entrainante – gais – de – village – joie – elle – Alex(andra) – s’empêcher – Elle – hommes – mêlées – irrépressible – index
5+7 – exercice des surréalistes
Ecrire un texte entre 5 et 8 lignes.
Souligner tous les 5 mots
Les chercher 1 à 1 dans le dictionnaire et les remplacer par le 7ème mot suivant.
La musique était si entrapercevoir. Les rires semblaient si gaillardise. A travers la porte déambulatoire cette petite maison de villégiaturer filtraient des éclats de jointoyer et de vie.
Lorsqu’éloge passa devant cette liesse, Algarade s’arrêta et ne put emperler d’écouter un instant.
Eloge s’amusa à distinguer les homochromies des femmes, les générations mélèze. Saisie par une envie irrespect, elle déclencha, de son indicatif, le carillon.
Les mots supprimés : entrainante – gais – de – village – joie – elle – Alex(andra) – s’empêcher – Elle – hommes – mêlées – irrépressible – index
Exercices pour débloquer l’imaginaire et faire la nique à la page blanche #2
Atelier du 15/04/2010
Ecrire sans lever le bras, sans réfléchir
n°1:
Rien n’accroche à l’arbre joyeux et jaillissant. Les joueurs merveilleux écoutent la blanche torpeur des heureuses années. Elle avait appris la belle histoire de sa grande source et la fille de l’aurore pourtant ne venait jamais ouvrir le cœur des ombres de la pluie. La douce vie des arbres accrochée aux sources de l’amour d’antan et le passé gommé de rien non plus. Pourtant il fallait pouvoir se laisser guider à la quête des lourdes ardeurs tendues au sol de jade. Jaspe, joie et jardin les mots de sa vie, de son amour et la longue attente.
(NB : pendant l’écriture, ma tête a dit vouloir et ma main a écrit pouvoir)
n°2:
Accroché à la lune de la vie sourde et lourde de chaleur inégalée sa voix sombre et transporte les spasmes aigus du fond de la gorge râpeuse et dévoyée par la corde. Il peut avoir la longue liberté du voyage éternel le pauvre abandon de la pluie aigre de neige verte et lourde selon la peur du vide de sens et la langueur des océans bruts. La pluie et le soleil face à face avec soi-même et le stylo qui brunit la langue éparse du monde. Le libertin purifie sa liberté par le fil du rasoir pincé de lourde stupeur.
Ecrire sans lever le bras, sans réfléchir
n°1:
Rien n’accroche à l’arbre joyeux et jaillissant. Les joueurs merveilleux écoutent la blanche torpeur des heureuses années. Elle avait appris la belle histoire de sa grande source et la fille de l’aurore pourtant ne venait jamais ouvrir le cœur des ombres de la pluie. La douce vie des arbres accrochée aux sources de l’amour d’antan et le passé gommé de rien non plus. Pourtant il fallait pouvoir se laisser guider à la quête des lourdes ardeurs tendues au sol de jade. Jaspe, joie et jardin les mots de sa vie, de son amour et la longue attente.
(NB : pendant l’écriture, ma tête a dit vouloir et ma main a écrit pouvoir)
n°2:
Accroché à la lune de la vie sourde et lourde de chaleur inégalée sa voix sombre et transporte les spasmes aigus du fond de la gorge râpeuse et dévoyée par la corde. Il peut avoir la longue liberté du voyage éternel le pauvre abandon de la pluie aigre de neige verte et lourde selon la peur du vide de sens et la langueur des océans bruts. La pluie et le soleil face à face avec soi-même et le stylo qui brunit la langue éparse du monde. Le libertin purifie sa liberté par le fil du rasoir pincé de lourde stupeur.
Exercices pour débloquer l’imaginaire et faire la nique à la page blanche #3
Atelier du 15/04/2010
Ecrire d’après quelques mots piochés dans une autre œuvre.
Le Yi-King – Hexagramme 14 – TA YEOU – LA RICHESSE
Le feu au dessus du ciel.
L’homme noble réprime le mal
Et favorise le bien
Dans l’esprit des lois divines.
Lumière de l’esprit.
Chaleur de la bonté.
Le beau attire les belles âmes et rayonne sur les hommes qui le rencontrent.
Vénérable et bénéfique influence du bien.
Caresse le cœur de celui qui le garde ouvert, offrant et recevant en retour.
Soleil de sa propre vie il sème et récolte, source intarissable, terre fertile où chaque graine porte ses fruits, couleurs, goûts et senteurs sont infinies et transportent.
Inspiration soufflée par une source tranquille cachée de nos yeux humains perdus dans le sens et n’écoutant pas nos sensations, peur de la brûlure, souffrance de la noyade.
Caricature de création soufflée par des idées reçues ineptes et creuses, vidées d’avoir été trop utilisées, vidées d’avoir été abusées, tordues, disproportionnées, armées contre la parole des ennemis crachés. Souffrance du vide. Peur du vide, mais peur de l’inconnu et du jugement infécond des imbéciles ineptes peureux eux-mêmes de se voir dépassés. Bafoués de la présence de leur frère, seuls dans leurs vacuités quotidiennes ils n’apportent rien, ne produisent rien, ne partagent rien que leur faiblesse.
(NB : alors que le texte partait plein de mièvreries et de clichés, j’avais deux options : m’arrêter là et tout rayer, ou bien continuer en laissant ma plume se libérer comme dans l’exercice précédent. J’ai choisi la deuxième solution et on voit clairement à quel moment mon carcan a cédé, où l’expression est plus libre, en contre pied)
Ecrire d’après quelques mots piochés dans une autre œuvre.
Le Yi-King – Hexagramme 14 – TA YEOU – LA RICHESSE
Le feu au dessus du ciel.
L’homme noble réprime le mal
Et favorise le bien
Dans l’esprit des lois divines.
Lumière de l’esprit.
Chaleur de la bonté.
Le beau attire les belles âmes et rayonne sur les hommes qui le rencontrent.
Vénérable et bénéfique influence du bien.
Caresse le cœur de celui qui le garde ouvert, offrant et recevant en retour.
Soleil de sa propre vie il sème et récolte, source intarissable, terre fertile où chaque graine porte ses fruits, couleurs, goûts et senteurs sont infinies et transportent.
Inspiration soufflée par une source tranquille cachée de nos yeux humains perdus dans le sens et n’écoutant pas nos sensations, peur de la brûlure, souffrance de la noyade.
Caricature de création soufflée par des idées reçues ineptes et creuses, vidées d’avoir été trop utilisées, vidées d’avoir été abusées, tordues, disproportionnées, armées contre la parole des ennemis crachés. Souffrance du vide. Peur du vide, mais peur de l’inconnu et du jugement infécond des imbéciles ineptes peureux eux-mêmes de se voir dépassés. Bafoués de la présence de leur frère, seuls dans leurs vacuités quotidiennes ils n’apportent rien, ne produisent rien, ne partagent rien que leur faiblesse.
(NB : alors que le texte partait plein de mièvreries et de clichés, j’avais deux options : m’arrêter là et tout rayer, ou bien continuer en laissant ma plume se libérer comme dans l’exercice précédent. J’ai choisi la deuxième solution et on voit clairement à quel moment mon carcan a cédé, où l’expression est plus libre, en contre pied)
jeudi 1 avril 2010
Conte fantastique
Atelier du 01/04/2010
Suzy avait tellement attendu pour acheter ses bottes, qu’elle choisit de patienter jusqu’au lendemain avant de les porter et de se les approprier véritablement.
Sa nuit fut mouvementée, mais pas insomniaque. Comme une enfant qui ne doit pas se lever de peur de croiser le Père Noël, elle resta dans un état de demi-sommeil qui l’empêcha de se reposer tout à fait.
Par contre, les premières notes de la mélodie de son radioréveil avaient à peine résonné qu’elle était déjà sous la douche.
Là encore elle prit le temps de se réchauffer et de se sentir prête.
Lorsqu’elle commença enfin à s’habiller, elle choisit la plus belle de ses robes : une marque espagnole très en vogue dont tout le monde s’accordait à dire qu’elle semblait avoir été créée pour elle.
Lorsqu’elle se rendit compte de l’heure qu’il était et qu’elle allait être en retard au bureau, elle se servit un café tout en préparant son sac et le but d’un seul coup avant de s’asseoir sur la petite chaise de velours vert occupant le recoin de son entrée à côté du guéridon. Pour s’asseoir elle fut obligée de libérer la place car c’était là qu’elle avait posé le large carton, écrin précieux de son achat de la veille. Elle posa la boite devant ses pieds, en sortir les bottes, caressa doucement la matière qu’elle cru sentir frémir sous ses doigts, et les enfila enfin.
Un mètre soixante dix, en comptant les six centimètres de talon.
Elle sortit, très sûre de son allure. Elle se sentait plus svelte, plus belle, plus remarquable que tout les femmes qu’elle croisait. D’ailleurs elle se surprit à virevolter sur elle-même, à esquisser quelques pas de danse, comme pour attirer l’attention sur ses pieds.
Elle allait s’engouffrer dans la station de métro quand quelque chose d’irrépressible lui fit opter pour la marche à pied. Pour sûr elle serait en retard, mais qu’importait, ce n’était pas dans ses habitudes et cette exception ne lui porterait probablement pas préjudice.
Elle commença à se sentir moins à l’aise quand, au bout du boulevard, elle tourna dans la direction opposée à celle qui devait la mener là où elle était attendue : au service des archives, au douzième étage d’une tour anonyme, un endroit où la lumière était artificielle et l’air filtré car les fenêtres étaient toutes sales et condamnées pour raisons de sécurité.
Elle remonta donc la rue d’un pas toujours décidé bien qu’un nœud se forma dans son estomac.
Elle fit un détour par le parc et oublia son angoisse pour se lancer dans une danse légère au milieu du kiosque à musique. Elle n’avait jamais aussi bien dansé que ce jour là, sous les regards amusés et admiratifs de tous les témoins.
Elle pensa un instant à appeler son chef pour lui expliquer qu’elle arriverait plus tard, mais elle se rendit compte qu’elle avait oublié son téléphone portable chez elle.
Elle voulu entrer dans un bar pour passer son coup de fil, mais pas moyen de passer le pas de la porte d’un des établissements devant lesquels elle passa. Elle sentait comme une force de décision supérieure à sa propre volonté qui aurait pris le contrôle de ses jambes.
D’ailleurs, lorsqu’elle jeta un coup d’œil à sa silhouette en passant devant le reflet d’une vitrine, elle eut l’impression que le cuir recouvrait presque ses genoux, alors que dans son souvenir il s’arrêtait juste en dessous.
Pas moyen de faire une pause pour vérifier.
Elle allait de l’avant et marchait comme si sa vie en dépendait.
Elle ne comprenait pas ce qui se passait. Elle avait le sentiment de perdre le contrôle.
Et la matinée passa ainsi, d’une rive à l’autre, de parcs en fontaines, ses pieds ne perdaient pas une occasion de se faire remarquer… elle prit même le risque insensé de monter sur un parapet à hauteur des yeux des passant, d’un côté un trottoir, de l’autre les 12 mètres surplombaient une voie très circulante sur lesquelles les voitures filaient sans restriction.
Elle sentait tout de même la fatigue l’envahir peu à peu, mis elle n’arrivait pas à contrôler ses pas.
Elle marcha, elle couru, elle sauta, elle dansa, elle flâna, elle déambula, elle piétina… ainsi et autrement aussi jusqu’à la nuit tombée.
Lorsque les réverbères de la ville s’allumèrent, les bottes lui galbaient les cuisses de leur cuir souple mais pressant.
Elle était terrorisée mais incapable de s’arrêter ni même d’appeler à l’aide.
Elle feignit même de se joindre à un groupe de jeunes gens en goguette qui la mena jusqu’à un bal de rue où elle dansa encore pendant plusieurs heures, centre de toutes les attentions.
Quand la musique se fit plus douce, prête à s’éteindre elle reprit sa route, elle tenta de se diriger vers son quartier sauf qu’elle ne reconnaissait rien de l’endroit où elle se trouvait.
Elle discerna qu’à présent le cuir était scellé autour de son corps jusqu’à la taille.
Sa tête commença à tourner, elle avait la nausée.
Portant la main à son cœur elle sentit que la gaine montait rapidement et oppressait déjà ses poumons.
Elle perdit connaissance.
Son radioréveil sonna.
Elle prit sa douche et s’habilla sans hâte.
Elle but son café en finissant de se préparer.
Puis elle s’assit sur la petite chaise de l’entrée pour enfiler ses nouvelles bottes.
Elle risquait d’être en retard…
Suzy avait tellement attendu pour acheter ses bottes, qu’elle choisit de patienter jusqu’au lendemain avant de les porter et de se les approprier véritablement.
Sa nuit fut mouvementée, mais pas insomniaque. Comme une enfant qui ne doit pas se lever de peur de croiser le Père Noël, elle resta dans un état de demi-sommeil qui l’empêcha de se reposer tout à fait.
Par contre, les premières notes de la mélodie de son radioréveil avaient à peine résonné qu’elle était déjà sous la douche.
Là encore elle prit le temps de se réchauffer et de se sentir prête.
Lorsqu’elle commença enfin à s’habiller, elle choisit la plus belle de ses robes : une marque espagnole très en vogue dont tout le monde s’accordait à dire qu’elle semblait avoir été créée pour elle.
Lorsqu’elle se rendit compte de l’heure qu’il était et qu’elle allait être en retard au bureau, elle se servit un café tout en préparant son sac et le but d’un seul coup avant de s’asseoir sur la petite chaise de velours vert occupant le recoin de son entrée à côté du guéridon. Pour s’asseoir elle fut obligée de libérer la place car c’était là qu’elle avait posé le large carton, écrin précieux de son achat de la veille. Elle posa la boite devant ses pieds, en sortir les bottes, caressa doucement la matière qu’elle cru sentir frémir sous ses doigts, et les enfila enfin.
Un mètre soixante dix, en comptant les six centimètres de talon.
Elle sortit, très sûre de son allure. Elle se sentait plus svelte, plus belle, plus remarquable que tout les femmes qu’elle croisait. D’ailleurs elle se surprit à virevolter sur elle-même, à esquisser quelques pas de danse, comme pour attirer l’attention sur ses pieds.
Elle allait s’engouffrer dans la station de métro quand quelque chose d’irrépressible lui fit opter pour la marche à pied. Pour sûr elle serait en retard, mais qu’importait, ce n’était pas dans ses habitudes et cette exception ne lui porterait probablement pas préjudice.
Elle commença à se sentir moins à l’aise quand, au bout du boulevard, elle tourna dans la direction opposée à celle qui devait la mener là où elle était attendue : au service des archives, au douzième étage d’une tour anonyme, un endroit où la lumière était artificielle et l’air filtré car les fenêtres étaient toutes sales et condamnées pour raisons de sécurité.
Elle remonta donc la rue d’un pas toujours décidé bien qu’un nœud se forma dans son estomac.
Elle fit un détour par le parc et oublia son angoisse pour se lancer dans une danse légère au milieu du kiosque à musique. Elle n’avait jamais aussi bien dansé que ce jour là, sous les regards amusés et admiratifs de tous les témoins.
Elle pensa un instant à appeler son chef pour lui expliquer qu’elle arriverait plus tard, mais elle se rendit compte qu’elle avait oublié son téléphone portable chez elle.
Elle voulu entrer dans un bar pour passer son coup de fil, mais pas moyen de passer le pas de la porte d’un des établissements devant lesquels elle passa. Elle sentait comme une force de décision supérieure à sa propre volonté qui aurait pris le contrôle de ses jambes.
D’ailleurs, lorsqu’elle jeta un coup d’œil à sa silhouette en passant devant le reflet d’une vitrine, elle eut l’impression que le cuir recouvrait presque ses genoux, alors que dans son souvenir il s’arrêtait juste en dessous.
Pas moyen de faire une pause pour vérifier.
Elle allait de l’avant et marchait comme si sa vie en dépendait.
Elle ne comprenait pas ce qui se passait. Elle avait le sentiment de perdre le contrôle.
Et la matinée passa ainsi, d’une rive à l’autre, de parcs en fontaines, ses pieds ne perdaient pas une occasion de se faire remarquer… elle prit même le risque insensé de monter sur un parapet à hauteur des yeux des passant, d’un côté un trottoir, de l’autre les 12 mètres surplombaient une voie très circulante sur lesquelles les voitures filaient sans restriction.
Elle sentait tout de même la fatigue l’envahir peu à peu, mis elle n’arrivait pas à contrôler ses pas.
Elle marcha, elle couru, elle sauta, elle dansa, elle flâna, elle déambula, elle piétina… ainsi et autrement aussi jusqu’à la nuit tombée.
Lorsque les réverbères de la ville s’allumèrent, les bottes lui galbaient les cuisses de leur cuir souple mais pressant.
Elle était terrorisée mais incapable de s’arrêter ni même d’appeler à l’aide.
Elle feignit même de se joindre à un groupe de jeunes gens en goguette qui la mena jusqu’à un bal de rue où elle dansa encore pendant plusieurs heures, centre de toutes les attentions.
Quand la musique se fit plus douce, prête à s’éteindre elle reprit sa route, elle tenta de se diriger vers son quartier sauf qu’elle ne reconnaissait rien de l’endroit où elle se trouvait.
Elle discerna qu’à présent le cuir était scellé autour de son corps jusqu’à la taille.
Sa tête commença à tourner, elle avait la nausée.
Portant la main à son cœur elle sentit que la gaine montait rapidement et oppressait déjà ses poumons.
Elle perdit connaissance.
Son radioréveil sonna.
Elle prit sa douche et s’habilla sans hâte.
Elle but son café en finissant de se préparer.
Puis elle s’assit sur la petite chaise de l’entrée pour enfiler ses nouvelles bottes.
Elle risquait d’être en retard…
vendredi 12 mars 2010
Poésie
Atelier du 11/03/10
Poésie classique : l’alexandrin
D’après « Le mot » de Victor Hugo.
Nous avons changé le titre en « L’acte » et avons écrit un poème en partante de la première phrase modifiée.
Première phrase de Victor Hugo :
« Brave gens, prenez garde aux choses que vous dites ! »
Brave gens prenez garde aux choses que vous faites !
Ce que l’on fait parfois, après on le regrette.
Sachez vivre vos jours sans nuire à vos voisins
Car les actes d’amours ont un plus doux parfum.
Il est des portes closes fermées trop rudement
Les ouvrir de nouveau est un enchantement
Le bonheur de la main tendue à son prochain
Fait sourire l’amitié tout au long du chemin
Donner sans retenue
Aimer à cœur perdu
Rend la vie bien plus chaude qu’un rayon de soleil
Avec le regard clair de celui qui a su
Traiter son ennemi et son amour pareil
Prenez votre bâton, marchez en pèlerin
Apportez réconfort au proche et au lointain
Soutenez la bonté inutile d’un geste
La gratitude rendue vous offrira le reste.
Poésie classique : l’alexandrin
D’après « Le mot » de Victor Hugo.
Nous avons changé le titre en « L’acte » et avons écrit un poème en partante de la première phrase modifiée.
Première phrase de Victor Hugo :
« Brave gens, prenez garde aux choses que vous dites ! »
Brave gens prenez garde aux choses que vous faites !
Ce que l’on fait parfois, après on le regrette.
Sachez vivre vos jours sans nuire à vos voisins
Car les actes d’amours ont un plus doux parfum.
Il est des portes closes fermées trop rudement
Les ouvrir de nouveau est un enchantement
Le bonheur de la main tendue à son prochain
Fait sourire l’amitié tout au long du chemin
Donner sans retenue
Aimer à cœur perdu
Rend la vie bien plus chaude qu’un rayon de soleil
Avec le regard clair de celui qui a su
Traiter son ennemi et son amour pareil
Prenez votre bâton, marchez en pèlerin
Apportez réconfort au proche et au lointain
Soutenez la bonté inutile d’un geste
La gratitude rendue vous offrira le reste.
Dialogue – de théâtre ou de cinéma.
Atelier du 25/02/10
Penser à 1 personnage qui a un problème, plutôt d’autre « psychologique » (pas financier ni professionnel…)
Loïc est au bout du rouleau : il dort peu de peur que le cauchemar qui le hante ne revienne. Dans ce cauchemar, il a un accident de la route qui tue sa fiancée et le paralyse.
Piocher une carte Toltèque (cf . les 4 accords Toltèques de Don Miguel Ruiz) et écrire un dialogue dans lequel une personne lui apportera la solution telle que sur la carte choisie.
Loïc est assis devant une petite table et une tasse de café.
Anaïs prépare son petit-déjeuner, debout autour de lui.
- Loïc?
- hmmmm
- Tu es loin encore!... As-tu dormi?
- Comme d'habitude. Je me suis endormi tard et ma nuit a été très morcellée.
silence.
Anaïs est toujours debout dans le dos de Loïc.
- Loïc?
- hmmmm
- Cela fait des semaines maintenant que tu dors mal ou peu. Vas-tu me dire un jour ce qui se passe?
- Je ne sais pas.
- Tu ne sais pas si tu vas me le dire ou tu ne sais pas ce qui se passe?
silence
- je ne sais pas.
Anaïs se poste debout devant Loïc.
- Loïc? C'est dur ce que tu t'infliges, ce que tu nous inflige. Nous devons nous marier bientôt, puis partir pour notre voyage de noces... si la communication est déjà rompue dans quoi nous engageons nous?
- Tu as raison.
- J'ai raison? C'est tout ce que tu as à dire? Loïc! Donnes nous une chance. Parles-moi. Démêlons ensemble la situation. Disputons nous s'il le faut. Mais s'il te plait pas de silence entre nous.
- C'est un cauchemar.
Anaïs fait un pas en arrière.
- Quoi donc, Notre vie? Notre avenir?
- Non!... C'est un cauchemar qui m'empêche de dormir!
- C'est tout?
loïc fait tomber sa cuillère dans sa tasse de café. Surpris ou agacé, de toute évidence la réaction le choque.
Anaïs s'assied en face de lui et serre les mains de Loïc entre les siennes.
- Ne te méprend pas. Je ne dis pas que ça n'a pas d'importance... au contraire! Tu ne te souviens pas de la passion que j'ai toujours eue pour le décryptage des rêves? D'accord cela fait longtemps que je ne m'en suis pas occupée, mais j'ai surement des restes, et sinon on cherchera, au pire tu poseras la question à un professionnel!
- c'est trop dur. Tu va avoir peur.
- Loïc! C'est un rêve. Si le rêve te fait peur c'est souvent pour annoncer une chose heureuse.
loïc récupère ses mains et s'adosse à sa chaise.
- Tu te moques?
- S'il te plait! Pose le problème sur la table. Tu as dit le plus dur. Il ne te reste qu'à raconter ton rêve.... et tout ira mieux, il ne devrait plus venir.
Loïc se lève. Il fait le tour de la table. Fuyant le regard d'Anaïs. Il finit par s'arrêter face à l'évier et regarde au loin par la fenêtre.
- Tu meurs.
slience. Anaïs est impassible.
- Tu vois que ça te fait peur.
- Non non non! Je t'écoutes... dis m'en plus mais c'est un très bon début. Comment ça arrive?
Loïc se retourne, s'adosse à l'évier, les yeux pleins de larmes.
- Tu meurs par ma faute. Nous sommes en voytage de noces, dans le pickup loué pour traverser le Grand Canyon, une tempête de sable se lèveet je perds le contrôle de la voiture.
Loïc s'effondre sur la table, la tête dans les bras.
- Et quand je reprends connaissance je ne peux plus bouger mes jambes... et tu es morte à côté de moi. Ton sang mêlé de sable rouge engouffré par le pare-brise qui a éclaté.
Anaïs arbore un large sourire. Elle pose sa main gauche sur son ventre et de sa main gauche elle caresse les cheveux courts et soyeux de Loïc.
- Loïc! Il faut te réjouir.
Loïc lève la tête pour la regarder.
- Si je suis sûre de me souvenir d'une chose sur la signification des rêves, c'est que lorsqu'on rêve d'une mort une naissance s'annonce.
Elle lui caresse la joue.
- Loïc! Toutes ces semaines tu as eu peur de dormir alors que ton r^ve nous annonçait que j'étais enceinte. Je me suis rendue compte hier que j'ai deux semaines de retard...
Loïc fini sa tasse de café froid avec une grimace de dégoût. Il attrape à son tour les mains d'Anaïs dans ses grandes mains de pianiste.
- Et comme je conduisais la voiture... c'est moi le père... Et comme tu es enceinte... nous n'irons pas tout de suite en voyage de noce, nous ne louerons pas ce maudit pickup, nous ne roulerons pas dans la tempête.
D'un long baiser Anaïs le fit taire.
fondu enchainé sur une affiche d'agence de voyage.
Penser à 1 personnage qui a un problème, plutôt d’autre « psychologique » (pas financier ni professionnel…)
Loïc est au bout du rouleau : il dort peu de peur que le cauchemar qui le hante ne revienne. Dans ce cauchemar, il a un accident de la route qui tue sa fiancée et le paralyse.
Piocher une carte Toltèque (cf . les 4 accords Toltèques de Don Miguel Ruiz) et écrire un dialogue dans lequel une personne lui apportera la solution telle que sur la carte choisie.
Loïc est assis devant une petite table et une tasse de café.
Anaïs prépare son petit-déjeuner, debout autour de lui.
- Loïc?
- hmmmm
- Tu es loin encore!... As-tu dormi?
- Comme d'habitude. Je me suis endormi tard et ma nuit a été très morcellée.
silence.
Anaïs est toujours debout dans le dos de Loïc.
- Loïc?
- hmmmm
- Cela fait des semaines maintenant que tu dors mal ou peu. Vas-tu me dire un jour ce qui se passe?
- Je ne sais pas.
- Tu ne sais pas si tu vas me le dire ou tu ne sais pas ce qui se passe?
silence
- je ne sais pas.
Anaïs se poste debout devant Loïc.
- Loïc? C'est dur ce que tu t'infliges, ce que tu nous inflige. Nous devons nous marier bientôt, puis partir pour notre voyage de noces... si la communication est déjà rompue dans quoi nous engageons nous?
- Tu as raison.
- J'ai raison? C'est tout ce que tu as à dire? Loïc! Donnes nous une chance. Parles-moi. Démêlons ensemble la situation. Disputons nous s'il le faut. Mais s'il te plait pas de silence entre nous.
- C'est un cauchemar.
Anaïs fait un pas en arrière.
- Quoi donc, Notre vie? Notre avenir?
- Non!... C'est un cauchemar qui m'empêche de dormir!
- C'est tout?
loïc fait tomber sa cuillère dans sa tasse de café. Surpris ou agacé, de toute évidence la réaction le choque.
Anaïs s'assied en face de lui et serre les mains de Loïc entre les siennes.
- Ne te méprend pas. Je ne dis pas que ça n'a pas d'importance... au contraire! Tu ne te souviens pas de la passion que j'ai toujours eue pour le décryptage des rêves? D'accord cela fait longtemps que je ne m'en suis pas occupée, mais j'ai surement des restes, et sinon on cherchera, au pire tu poseras la question à un professionnel!
- c'est trop dur. Tu va avoir peur.
- Loïc! C'est un rêve. Si le rêve te fait peur c'est souvent pour annoncer une chose heureuse.
loïc récupère ses mains et s'adosse à sa chaise.
- Tu te moques?
- S'il te plait! Pose le problème sur la table. Tu as dit le plus dur. Il ne te reste qu'à raconter ton rêve.... et tout ira mieux, il ne devrait plus venir.
Loïc se lève. Il fait le tour de la table. Fuyant le regard d'Anaïs. Il finit par s'arrêter face à l'évier et regarde au loin par la fenêtre.
- Tu meurs.
slience. Anaïs est impassible.
- Tu vois que ça te fait peur.
- Non non non! Je t'écoutes... dis m'en plus mais c'est un très bon début. Comment ça arrive?
Loïc se retourne, s'adosse à l'évier, les yeux pleins de larmes.
- Tu meurs par ma faute. Nous sommes en voytage de noces, dans le pickup loué pour traverser le Grand Canyon, une tempête de sable se lèveet je perds le contrôle de la voiture.
Loïc s'effondre sur la table, la tête dans les bras.
- Et quand je reprends connaissance je ne peux plus bouger mes jambes... et tu es morte à côté de moi. Ton sang mêlé de sable rouge engouffré par le pare-brise qui a éclaté.
Anaïs arbore un large sourire. Elle pose sa main gauche sur son ventre et de sa main gauche elle caresse les cheveux courts et soyeux de Loïc.
- Loïc! Il faut te réjouir.
Loïc lève la tête pour la regarder.
- Si je suis sûre de me souvenir d'une chose sur la signification des rêves, c'est que lorsqu'on rêve d'une mort une naissance s'annonce.
Elle lui caresse la joue.
- Loïc! Toutes ces semaines tu as eu peur de dormir alors que ton r^ve nous annonçait que j'étais enceinte. Je me suis rendue compte hier que j'ai deux semaines de retard...
Loïc fini sa tasse de café froid avec une grimace de dégoût. Il attrape à son tour les mains d'Anaïs dans ses grandes mains de pianiste.
- Et comme je conduisais la voiture... c'est moi le père... Et comme tu es enceinte... nous n'irons pas tout de suite en voyage de noce, nous ne louerons pas ce maudit pickup, nous ne roulerons pas dans la tempête.
D'un long baiser Anaïs le fit taire.
fondu enchainé sur une affiche d'agence de voyage.
jeudi 4 février 2010
Incipit
Atelier du 04/02/2010
Incipit : premières phrases d'un roman.
Ecrire la suite.
Dans ce cas, nous avons écrit un passage puis fait tourner les feuilles. 2 fois.
L'incipit est celui de "Le Paradis" de M.Vargas Llosa
Elle ouvrit l'oeil à 4h du matin et pensa : C'est aujourd'hui que tu commences à changer le monde Florita!
Elle détestait ce surnom moqueur qu'utilisait son père lorsqu'il voulait la faire taire... donc il était devenu une excellente gâchette pour aller de l'avant.
Elle y pensait depuis des mois.
Ce matin là ça lui parut évident.
A la façon dont la nuit péruvienne étouffait toute vie, dont la masse des arbres occultait leurs habitants, dont la sécheresse des cours d'eau repoussait les fleurs aux confins des ombres.
Tout cela la confortait.
Elle but un grand verre d'eau aussi fraiche que le permettait son pauvre frigo d'avant la solitude.
Changer le monde allait forcément la sortir de sa chambre.
Changer le monde allait évidement la sortir du Pérou.
Changer le monde allait fatalement changer sa vie.
Et c'est demain qu'elle passerait à l'action. Elle ne pouvait plus subir cette répression faite aux femmes. Elle devait obtenir la liberté de pensées et l'équité entre hommes et femmes. Vaste programme!!!!
Elle entrainerait toutes les femmes fortes du pays dans son sillage d'idées. Elles feraient la révolution, combattraient tous les dogmes et les interdits pour donner un nouveau souffle au statut de la femme.
Ha, elle s'appelait Florita, une fleur épanouie ouverte et combattive, aux multiples ramures et couleurs.
Demain, elle enfilerait sa carapace, son armure.
Tout d'abord il fallait revêtir la panoplie de combattante. Un long jean's fleuri, un tee-shirt Che Guevara et des talons aiguilles rouges flambant neufs, une folie, qu'il fallait absolument montrer. Le quart de son salaire de secrétaire s'était engouffré dans ses deux files aiguilles qui heureusement la faisaient grimper de 7 centimètres et lui permettraient ainsi d'arriver à hauteur de son insupportable patron, qui peut-être aurait moins d'ascendance sur elle du fait que, grace aux talons, elle pourrait fixer ses yeux chafouins, relever le menton, soutenir le regard. Ca serait déjà une victoire.
Incipit : premières phrases d'un roman.
Ecrire la suite.
Dans ce cas, nous avons écrit un passage puis fait tourner les feuilles. 2 fois.
L'incipit est celui de "Le Paradis" de M.Vargas Llosa
Elle ouvrit l'oeil à 4h du matin et pensa : C'est aujourd'hui que tu commences à changer le monde Florita!
Elle détestait ce surnom moqueur qu'utilisait son père lorsqu'il voulait la faire taire... donc il était devenu une excellente gâchette pour aller de l'avant.
Elle y pensait depuis des mois.
Ce matin là ça lui parut évident.
A la façon dont la nuit péruvienne étouffait toute vie, dont la masse des arbres occultait leurs habitants, dont la sécheresse des cours d'eau repoussait les fleurs aux confins des ombres.
Tout cela la confortait.
Elle but un grand verre d'eau aussi fraiche que le permettait son pauvre frigo d'avant la solitude.
Changer le monde allait forcément la sortir de sa chambre.
Changer le monde allait évidement la sortir du Pérou.
Changer le monde allait fatalement changer sa vie.
Et c'est demain qu'elle passerait à l'action. Elle ne pouvait plus subir cette répression faite aux femmes. Elle devait obtenir la liberté de pensées et l'équité entre hommes et femmes. Vaste programme!!!!
Elle entrainerait toutes les femmes fortes du pays dans son sillage d'idées. Elles feraient la révolution, combattraient tous les dogmes et les interdits pour donner un nouveau souffle au statut de la femme.
Ha, elle s'appelait Florita, une fleur épanouie ouverte et combattive, aux multiples ramures et couleurs.
Demain, elle enfilerait sa carapace, son armure.
Tout d'abord il fallait revêtir la panoplie de combattante. Un long jean's fleuri, un tee-shirt Che Guevara et des talons aiguilles rouges flambant neufs, une folie, qu'il fallait absolument montrer. Le quart de son salaire de secrétaire s'était engouffré dans ses deux files aiguilles qui heureusement la faisaient grimper de 7 centimètres et lui permettraient ainsi d'arriver à hauteur de son insupportable patron, qui peut-être aurait moins d'ascendance sur elle du fait que, grace aux talons, elle pourrait fixer ses yeux chafouins, relever le menton, soutenir le regard. Ca serait déjà une victoire.
mardi 26 janvier 2010
OULIPO - jeu avec R.Queneau v2
Le texte du 21/01 retravaillé pour être en rimes.
J'ai repris ou remanié certaines phrases, j'en ai créé de nouvelles... je pourrais durer longtemps sur un tel rythme de "ritournelle".
Si je parle de la vie elle ne sera qu'un temps
L'amour est un soupir qui parfois nous dévore
Si je parle de l'amour il se brise pourtant
Si je parle du temps c'est qu'il n'est pas encore.
S'il est aussi le vent qui sèche toute larme
Malgré l'esprit perdu de ceux qui ne sont plus
Qui nous mène en forêt et puis qui nous désarme
Si je parle d'un lieu c'est qu'il a disparu
Si les hommes s'agitent au détour de la vie
C'est la peur insidieuse de tomber dans l'oubli
Mais maquiller sa vie ne chang' pas notre sort
Si je parle d'un homme il sera bientôt mort
Le temps souffle l'espoir d'une nouvelle vie
Nous change, nous anime et parfois nous uni
La mort de nos amours se conjugue au vécu
Si je parle du temps c'est qu'il n'est déjà plus.
J'ai repris ou remanié certaines phrases, j'en ai créé de nouvelles... je pourrais durer longtemps sur un tel rythme de "ritournelle".
Si je parle de la vie elle ne sera qu'un temps
L'amour est un soupir qui parfois nous dévore
Si je parle de l'amour il se brise pourtant
Si je parle du temps c'est qu'il n'est pas encore.
S'il est aussi le vent qui sèche toute larme
Malgré l'esprit perdu de ceux qui ne sont plus
Qui nous mène en forêt et puis qui nous désarme
Si je parle d'un lieu c'est qu'il a disparu
Si les hommes s'agitent au détour de la vie
C'est la peur insidieuse de tomber dans l'oubli
Mais maquiller sa vie ne chang' pas notre sort
Si je parle d'un homme il sera bientôt mort
Le temps souffle l'espoir d'une nouvelle vie
Nous change, nous anime et parfois nous uni
La mort de nos amours se conjugue au vécu
Si je parle du temps c'est qu'il n'est déjà plus.
samedi 23 janvier 2010
OULIPO - jeu avec R.Queneau v1
Atelier du 21/01/2010
D'après un extrait du poème "Les métaphores" tirés de Exercices de Style.
Intercaler 3 vers avant chaque vers du poète:
"Si je parle du temps c'est qu'il n'est pas encore
Si je parle d'un lieu c'est qu'il a disparu
Si je parle d'un homme il sera bientôt mort
Si je parle d'un temps c'est qu'il n'est déjà plus"
Vous allez voir que là encore j'ai pris une certaine liberté ... mais inconsciente (lien à la place de lieu).
cette version est celle en prose, je travaille actuellement sur une version en rimes.
Le temps est un soupir qui passe dans un souffle
Le souffle de la vie, de la mort, de l'amour
Si je parle de la vie, elle ne sera qu'un temps
Si je parle du temps c'est qu'il n'est pas encore
L'amour comme un guide nous pousse dans la vie
Nous change, nous anime et parfois nous uni
Mais aussi nous aliène dans le creux de la mort
Si je parle d'un lien c'est qu'il a disparu
Si les hommes s'agitent au détour de la vie
C'est la peur insidieuse de tomber dans l'oubli
Mais maquiller sa vie ne change pas notre sort
Si je parle d'un homme il sera bientôt mort
Le temps souffle l'espoir d'une nouvelle vie
Une vie mue par l'après et non le souvenir
La mort de nos amours se conjugue au passé
Si je parle du temps c'est qu'il n'est déjà plus.
D'après un extrait du poème "Les métaphores" tirés de Exercices de Style.
Intercaler 3 vers avant chaque vers du poète:
"Si je parle du temps c'est qu'il n'est pas encore
Si je parle d'un lieu c'est qu'il a disparu
Si je parle d'un homme il sera bientôt mort
Si je parle d'un temps c'est qu'il n'est déjà plus"
Vous allez voir que là encore j'ai pris une certaine liberté ... mais inconsciente (lien à la place de lieu).
cette version est celle en prose, je travaille actuellement sur une version en rimes.
Le temps est un soupir qui passe dans un souffle
Le souffle de la vie, de la mort, de l'amour
Si je parle de la vie, elle ne sera qu'un temps
Si je parle du temps c'est qu'il n'est pas encore
L'amour comme un guide nous pousse dans la vie
Nous change, nous anime et parfois nous uni
Mais aussi nous aliène dans le creux de la mort
Si je parle d'un lien c'est qu'il a disparu
Si les hommes s'agitent au détour de la vie
C'est la peur insidieuse de tomber dans l'oubli
Mais maquiller sa vie ne change pas notre sort
Si je parle d'un homme il sera bientôt mort
Le temps souffle l'espoir d'une nouvelle vie
Une vie mue par l'après et non le souvenir
La mort de nos amours se conjugue au passé
Si je parle du temps c'est qu'il n'est déjà plus.
OULIPO - La Redonde
Atelier du 21/01/2010
Contrainte Oulipienne
Redonde sur le rythme d'un extrait de "Le bel âge", poème de Jacques Jouet
"On ne sait son commencement
Que déjà passé le milieu
Qu'on voit se profiler la fin
Beaucoup plus proche du milieu
Qu'elle n'est du commencement"
(j'ai un peu détourné la contrainte : mon texte n'est pas poétique)
On sait depuis le commencement
Que la farine en son milieu
Se mèlera au sucre fin
Un oeuf blanc, jaune au milieu
Point de levure au commencement
Aucune recette par son milieu
Au risque d'en râter la fin
Il faut dès le commencement
Savoir où mènera la fin
Ne rien omettre du milieu
Si l'on veut savourer la finb
Soignons depuis le commencement
Et le gâteau en son milieu
Plus moelleux qu'au commencement
Car la cuisson arrive enfin!
Contrainte Oulipienne
Redonde sur le rythme d'un extrait de "Le bel âge", poème de Jacques Jouet
"On ne sait son commencement
Que déjà passé le milieu
Qu'on voit se profiler la fin
Beaucoup plus proche du milieu
Qu'elle n'est du commencement"
(j'ai un peu détourné la contrainte : mon texte n'est pas poétique)
On sait depuis le commencement
Que la farine en son milieu
Se mèlera au sucre fin
Un oeuf blanc, jaune au milieu
Point de levure au commencement
Aucune recette par son milieu
Au risque d'en râter la fin
Il faut dès le commencement
Savoir où mènera la fin
Ne rien omettre du milieu
Si l'on veut savourer la finb
Soignons depuis le commencement
Et le gâteau en son milieu
Plus moelleux qu'au commencement
Car la cuisson arrive enfin!
jeudi 21 janvier 2010
Dans le texte...
petit jeu d'écriture autour des expressions de la langue française.
Exercice proposé par Sabine La Tartine
sur le blog Mémé dans les orties
Quand on n’a pas de tête il faut avoir des jambes.
Quand on n’a pas de tête on ne peut pas porter le chapeau.
Quand on n’a pas de jambes, doit-on avoir une tête ?
Faut-il faire porter le chapeau à ses jambes quand on n’a pas de tête ?
Parce qu’avoir des jambes, n’empêche pas de porter le chapeau… mais sur la tête.
Et ne pas en avoir… de jambes… n’empêche pas non plus de porter le chapeau sur la tête !
Alors pourquoi faut-il avoir des jambes, quand on n’a pas de tête, si on ne peut quand même pas porter le chapeau ?
Ou sinon dans les mains ?
Les bras m’en tombent !
Portrait
Exercice proposé par Sabine La Tartine
sur le blog Mémé dans les orties
Écrire sur cette photo
Écrivain ou médecin.
Juge ou aventurier.
Présent dans les cœurs et dans les
mémoires
Héritage incontournable
Admiration et respect
Un front fier, un regard franc
Inaltérable
Et un jour, un déménagement
précipité.
Qu’est devenu cet oublié ?
Oublié ? Plutôt perdu.
Image égarée d’un aïeul aimé.
Retrouvé, exposé, empoussiéré
Destin subtile
Un jour des yeux s'y sont posés
Une nouvelle famille l'a abrité
Un coup de cœur, des plumes se rejoignent
Intriguées par le passé et la vie de ce bébé
Chacune les a réinventés.
sur le blog Mémé dans les orties
Écrire sur cette photo
Écrivain ou médecin.
Juge ou aventurier.
Présent dans les cœurs et dans les
mémoires
Héritage incontournable
Admiration et respect
Un front fier, un regard franc
Inaltérable
Et un jour, un déménagement
précipité.
Qu’est devenu cet oublié ?
Oublié ? Plutôt perdu.
Image égarée d’un aïeul aimé.
Retrouvé, exposé, empoussiéré
Destin subtile
Un jour des yeux s'y sont posés
Une nouvelle famille l'a abrité
Un coup de cœur, des plumes se rejoignent
Intriguées par le passé et la vie de ce bébé
Chacune les a réinventés.
dimanche 17 janvier 2010
Histoire d'un objet
Atelier du 14/01/2010
Après lecture d'extraits de Amin Maalouf «Le Rocher de Tanios»
et Régine Détambel «Graveurs d'enfance».
Partir d'un objet et l'inclure dans un texte pour lui donner un rôle dans l'histoire.
Elles sont multitude. De formes et de couleurs. De tailles et de prix. Elles changent avec les saisons, elles évoluent avec l'âge.
Pourtant chaque paire est unique. Chacun choisi la sienne avec précaution et des critères très personnels.
Pour l'enfant elle sera incassable, anti-rayure et à l'effigie de son héros du moment.
Pour l'adolescent, elle doit montrer son style, son appartenance à une époque, à un courant.
A l'âge adulte les expériences divergent. Il y a ceux qui ont grandi avec, pour lesquels c'est un élément du quotidien sans plus d'importance. Mais il y a ceux qui y viennent à force d'usure et qui doivent s'y habituer, ceux-là pour lesquels le premiers choix sera difficile car il faudra l'assumer, s'assumer soi-même en somme. Les uns les autres en feront un accessoire à part entière, un marqueur de leur personnalité voire de leur humeur.
Enfin pour les vieux... de véritables prothèses.. parfois plusieurs... d'utilités différents en fonction des moments et des occupations.
Chacun trouve ainsi ses raisons bien personnelles pour les choisir rouges ounoires, fines ou larges, rondes ou demi-lunes.
Puis chacun a aussi sa façon de vivre avec.
J'en ai vu qui les maintenaient en permanence sur le bout de leur nez, toujours disponibles, quitte à se tordre le cou par flemme de les remonter de quelques centimètres quand le besoin se fait sentir.
J'en ai vu qui pour la même raison les gardaient autour de leur cou, pendant à une chaine ou un cordon, une branche se mêlant immanquablement au col de la chemise ou au collier de perles.
Il m'est arrivé d'en voir qui les glissaient adroitement au sommet de leur crane pour tenir leurs cheveux, là encore, le risque de s'emmêler au moment de la séparation reste assez important.
Vous avez du en voir, qui ont l'air de ne pas en avoir, et qui les sortent discrètement de leur sac ou de leur sacoche, puis d'un étui protecteur, les gardent devant eux, cachées par leurs mains, puis les posent devant leurs yeux, dans une chorégraphie bien rodée destinée à rendre invisible la partenaire de cette danse.
Vous en avez connu, sans doute, qui en mâchonnent nerveusement les branches somme des ersatz de cigarettes ou de sucres d'orge, qui les nettoient compulsivement, qui les replacent en permanence au bon endroit bien qu'elles n'aient pas bougé d'un iota, qui en vérifient les pattes, les vis, la symétrie, puis les vis, puis les pattes....
Nous en connaissons tous qui les ont sous les yeux, sans la main, sur la tête, mais qui ne savent plus où ils les ont mises!
Nous en avons tous vu... et certains d'entre nous se seront reconnus.
Mais je crois quand même, que celles qui ont le plus grand succès, indémodables et inégalées, sont faites d'un flocon de sucre glace, d'une cuillère de confiture entre deux biscuits sablés.
Après lecture d'extraits de Amin Maalouf «Le Rocher de Tanios»
et Régine Détambel «Graveurs d'enfance».
Partir d'un objet et l'inclure dans un texte pour lui donner un rôle dans l'histoire.
Elles sont multitude. De formes et de couleurs. De tailles et de prix. Elles changent avec les saisons, elles évoluent avec l'âge.
Pourtant chaque paire est unique. Chacun choisi la sienne avec précaution et des critères très personnels.
Pour l'enfant elle sera incassable, anti-rayure et à l'effigie de son héros du moment.
Pour l'adolescent, elle doit montrer son style, son appartenance à une époque, à un courant.
A l'âge adulte les expériences divergent. Il y a ceux qui ont grandi avec, pour lesquels c'est un élément du quotidien sans plus d'importance. Mais il y a ceux qui y viennent à force d'usure et qui doivent s'y habituer, ceux-là pour lesquels le premiers choix sera difficile car il faudra l'assumer, s'assumer soi-même en somme. Les uns les autres en feront un accessoire à part entière, un marqueur de leur personnalité voire de leur humeur.
Enfin pour les vieux... de véritables prothèses.. parfois plusieurs... d'utilités différents en fonction des moments et des occupations.
Chacun trouve ainsi ses raisons bien personnelles pour les choisir rouges ounoires, fines ou larges, rondes ou demi-lunes.
Puis chacun a aussi sa façon de vivre avec.
J'en ai vu qui les maintenaient en permanence sur le bout de leur nez, toujours disponibles, quitte à se tordre le cou par flemme de les remonter de quelques centimètres quand le besoin se fait sentir.
J'en ai vu qui pour la même raison les gardaient autour de leur cou, pendant à une chaine ou un cordon, une branche se mêlant immanquablement au col de la chemise ou au collier de perles.
Il m'est arrivé d'en voir qui les glissaient adroitement au sommet de leur crane pour tenir leurs cheveux, là encore, le risque de s'emmêler au moment de la séparation reste assez important.
Vous avez du en voir, qui ont l'air de ne pas en avoir, et qui les sortent discrètement de leur sac ou de leur sacoche, puis d'un étui protecteur, les gardent devant eux, cachées par leurs mains, puis les posent devant leurs yeux, dans une chorégraphie bien rodée destinée à rendre invisible la partenaire de cette danse.
Vous en avez connu, sans doute, qui en mâchonnent nerveusement les branches somme des ersatz de cigarettes ou de sucres d'orge, qui les nettoient compulsivement, qui les replacent en permanence au bon endroit bien qu'elles n'aient pas bougé d'un iota, qui en vérifient les pattes, les vis, la symétrie, puis les vis, puis les pattes....
Nous en connaissons tous qui les ont sous les yeux, sans la main, sur la tête, mais qui ne savent plus où ils les ont mises!
Nous en avons tous vu... et certains d'entre nous se seront reconnus.
Mais je crois quand même, que celles qui ont le plus grand succès, indémodables et inégalées, sont faites d'un flocon de sucre glace, d'une cuillère de confiture entre deux biscuits sablés.
samedi 9 janvier 2010
Focalisation
Après lecture d'un passage de Lolita de Nabokov.
Vous vous trouvez dans un endroit, vous apercevez au loin un objet/une personne. Décrivez là de loin puis de plus en plus près.
J'étais venue là pour elle.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas visité le Musée Fabre, et cette exposition là je ne pouvais la manquer.
Mucha.
Mon coeur battait la chamade comme celui d'une amoureuse se préparatn à un rendez-vous galant.
Mais où était-elle?
Je savais en pénétrant dans la première salle qu'elle ne pouvait manquer la rencontre.
Comme une enfant gourmande, je m'apprêtais à déguster chaque miette de l'exposition... jusqu'à la cerise.
J'en fut bien inspirée car je découvris des œuvres magnifiques, gigantesques, des études, des esquisses, un artiste! L'art de Mucha! Ainsi il ne se résumait pas aux affiches de théâtre ou aux réclames pour des biscuits.
Un instant je cru me perdre dans le dédale de l'exposition. Que de salles. Que de murs. Que de tableaux.
Mais au détour d'une cloison, mon œil indiqua instantanément à mon cerveau impatient que l'objet de mon désir n'était plus très loin.
De mon point de vue, en pénétrant dans la salle dédiée à la complicité qui avait lié Mucha à la Divine, une immense cloche de verre abritait des tenues de scènes créées par l'artiste et masquait le fond de la pièce..
Sur les premiers murs à la portée de mon regard : "Sigismonda", "l'Aiglon"... partout Sarah Bernardt.
J'étais ébahie... c'était plus grand que dans les livres...
Quelques pas...
et elle...
"Enfin nous" - pensais-je, comme si l'affiche elle aussi m'attendait.
J'avais été sur ces traces jusqu'à Pragues, et la rencontre avait enfin lieu, elle était finalement là devant moi.
La Dame aux Camélias.
Je n'ai pas eu besoin d'en lire le titre pour la reconnaitre.
Je me suis rapprochée.
Je me suis postée en face d'elle, le plus loin possible pour la voir dans sa globalité, et mon esprit incrédule a lu, une lettre après l'autre.
L a D a m e a u x C a m é l i a s.
Sous les lettres, une chevelure abondante, une fleur mettent en valeur un visage fier.
La posture. Le visage. Magnifique.
Le visage encore. Mon regard a du mal à s'en détacher.
Un ou deux pas en avant.
Mémoriser chaque trait, chaque couleur.
Les courbes gracieuses, les doux enchevêtrements, les fleurs odorantes.
J'aurais pu rester ainsi bien longtemps, si une petite main ne s'était glissée dans la mienne et ne m'avait tiré vers sa petite hauteur pour me souffler... "Maman? C'est qui elle?" Et ses adorables billes bleu-mer fixaient avec admiration le même point que moi.
(vous croyez que c'est héréditaire la dame aux camélias?)
Vous vous trouvez dans un endroit, vous apercevez au loin un objet/une personne. Décrivez là de loin puis de plus en plus près.
J'étais venue là pour elle.
Cela faisait longtemps que je n'avais pas visité le Musée Fabre, et cette exposition là je ne pouvais la manquer.
Mucha.
Mon coeur battait la chamade comme celui d'une amoureuse se préparatn à un rendez-vous galant.
Mais où était-elle?
Je savais en pénétrant dans la première salle qu'elle ne pouvait manquer la rencontre.
Comme une enfant gourmande, je m'apprêtais à déguster chaque miette de l'exposition... jusqu'à la cerise.
J'en fut bien inspirée car je découvris des œuvres magnifiques, gigantesques, des études, des esquisses, un artiste! L'art de Mucha! Ainsi il ne se résumait pas aux affiches de théâtre ou aux réclames pour des biscuits.
Un instant je cru me perdre dans le dédale de l'exposition. Que de salles. Que de murs. Que de tableaux.
Mais au détour d'une cloison, mon œil indiqua instantanément à mon cerveau impatient que l'objet de mon désir n'était plus très loin.
De mon point de vue, en pénétrant dans la salle dédiée à la complicité qui avait lié Mucha à la Divine, une immense cloche de verre abritait des tenues de scènes créées par l'artiste et masquait le fond de la pièce..
Sur les premiers murs à la portée de mon regard : "Sigismonda", "l'Aiglon"... partout Sarah Bernardt.
J'étais ébahie... c'était plus grand que dans les livres...
Quelques pas...
et elle...
"Enfin nous" - pensais-je, comme si l'affiche elle aussi m'attendait.
J'avais été sur ces traces jusqu'à Pragues, et la rencontre avait enfin lieu, elle était finalement là devant moi.
La Dame aux Camélias.
Je n'ai pas eu besoin d'en lire le titre pour la reconnaitre.
Je me suis rapprochée.
Je me suis postée en face d'elle, le plus loin possible pour la voir dans sa globalité, et mon esprit incrédule a lu, une lettre après l'autre.
L a D a m e a u x C a m é l i a s.
Sous les lettres, une chevelure abondante, une fleur mettent en valeur un visage fier.
La posture. Le visage. Magnifique.
Le visage encore. Mon regard a du mal à s'en détacher.
Un ou deux pas en avant.
Mémoriser chaque trait, chaque couleur.
Les courbes gracieuses, les doux enchevêtrements, les fleurs odorantes.
J'aurais pu rester ainsi bien longtemps, si une petite main ne s'était glissée dans la mienne et ne m'avait tiré vers sa petite hauteur pour me souffler... "Maman? C'est qui elle?" Et ses adorables billes bleu-mer fixaient avec admiration le même point que moi.
(vous croyez que c'est héréditaire la dame aux camélias?)
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